18 nov. 2016, 16:10
Prière pour la jeunesse:
Seigneur, pardonnez lui; elle n'a pas connu le pied royal qu'on prenait avec ces berlingots qui arrachaient les bras et sentaient bon la motul century 2100…
Que dire des radars inexistants et de cette route qui emportait avec elle les médiocres et les malchanceux.
Une saine sélection naturelle que les services de réa ne contrecarraient encore pas trop.
Un mécanisme moins polémique que l'eugénisme et moins autoritaire qu'une dictature.
Mais qui servait un bel espace de liberté à ceux que l'habilité, la résistance à l'alcool ou la chance avait accordé de s'épanouir.
Mon Dieu, faites qu'un jour il lui soit permis de renouer avec ces belles pratiques et cette bonne mentalité qui consacrait la vie en tant de bien non durable, la mort en échéance impérative et le plaisir en substantifique moelle.
A coté de tout cela, une meule neuve de maintenant n'est qu'une pale incitation à s'identifier à un personnalité en vue ou à une marque de boisson énergétique.
Un plaisir qui aura du mal à dépasser le temps des premières échéances de crédit et qui va être vite chassé par le prochain fantasme lancé sur les chaînes de montage.
Pendant ce temps, la jeunesse a peur de ne pas pouvoir l'acheter puis de la foutre par terre, de se foutre par terre, de se la faire piquer, de s'en servir, de ne pas s'en servir, du pognon qu'elle va perdre si on la garde ou si elle la vend.
Pauvre jeunesse dominée par la peur; ta différence essentielle étant la notion du "moi" qui nous était presque étrangère et faisait que la peur de nous perdre n'était qu'a ses balbutiements.
Elle domine maintenant sur les consommateurs d'aujourd'hui; consommer étant une façon de faire plaisir au "moi" qui ne sais plus "être" sans artifice.
On était en fonction de ce que l'on faisait; on est maintenant en fonction de ce que l'on a, avec l'espoir que le bonheur s'achète aussi.
Hors le bonheur n'est pas une moto; ne s'achète ni ne se stocke.
Le bonheur est comme la route; il défile.
On ne peut l'atteindre ni le retenir; il passe.
Quand on le croise, un ballon à la main, ou une fille dans ses bras,
Une vieille meule sous son cul ou un bon pote a sa table,
Il n'est même pas besoin de se pencher pour le saisir; il est la, tout simplement.
Il est illusoire de le retenir; il ne s'est pas annoncé et s'en ira sans prévenir.
En attendant la prochaine fois ou il croisera notre route…
Oh, Éternel, puisse tu porter au cœur de la jeunesse que possession n'est pas jouissance et que le pied n'est pas la racine.
Ne t'irrite pas contre cette jeunesse qui ne sait pas comment était le monde et peine à ouvrir les yeux sur ce qu'il est devenu.
Élargie les regards et affine leurs oreilles afin qu'ils voient ce qui les entoure, réalise que tout est mouvement et que leurs certitudes d'aujourd'hui risquent fort d'être leurs concessions de demain.
Pardonne leur appréciation du grand âge, eux à qui on a tenté d'enseigner que l'on devait respecter les vieux.
C'était une erreur que de leur imposer cela, les vieux doivent mériter le respect qu'on leur porte.
Et si beaucoup de vieux sont dans le courroux de la jeunesse, c'est pour avoir considéré que le respect qui leur était dû les autorisait à la paresse et au laisser aller.
S'il te plaît, ancien des jours, ouvre leur regard éteint à force de se brûler sur les images virtuelles de la pornographie et concentre leur attention sur les vieux qui les entourent.
Leur avenir est là, si tout va bien pour eux.
Ils seront ce que nous sommes, en pire s'ils ne portent pas un regard attentif sur nos erreurs et sur les tiennes, espèce de vieilles divinité sénile qui se les tourne comme un vieux chnok au lieu de faire quelque chose de correct pour qu'on arrête de se foutre sur la gueule pour n'importe quoi……
Amen
