GPZ Dream Team

             

Stavva a écrit :Ouaip, il y a beaucoup de choses qui m'ont pris bien plus de temps que prévu, je me demande même si ça ne finit pas par être chiant pour vous...la lecture de ce CR...

t'es un grand malade, j'adore lire çà !!!
ça ous permet de vivre ton aventure bien au chaud assis dans un fauteuil le café à la main

Pareil, c'est trop bien. En plus t'es un vrai narrateur, on se croirait dans un roman. Pas pour toi, mais pour nous oui. Un vrai moment de bonheur.

??? Désolé du coup de blues...Si ça fait au moins un peu de bonheur, je continue... Surtout qu'on en a besoin de bonheur en ce moment.. Alors je vous rajoutes deux trois photos pour illustrer... Pas de dessins...

Alors pour vous:
Vous connaissez les vidéos de Lolo Cochet, mai je vous propose celles de Fred le #141, vous pourrez voir en "embarqué" ce à quoi ressemble vraiment avec les routes et paysages des liaisons et le rythme un peu "foufou" le DDMT au guidon:

Du départ à langeac:


De langeac à Alès:

Celle qui correspond à cette journée....à 2:43 on voit le pont où je me suis arrété et le monsieur en bleu avec qui j'ai discuté...

Je rembraye, un rapide calcul m’indique que je suis bien en retard sur l’horaire bon, tant pis… revigoré par ma petite pause je retrouve du rythme, la nav s’enchaine plutôt bien pendant une petite heure tout se passe bien, les routes se font plus dégagées, quasiment des belles départementales, le soleil fait son apparition après cette journée marquée par la pluie plus ou moins fine et le brouillard, je commence à croire qu’à ce rythme, je peux envisager de pointer à l’heure…Il me reste 70 bornes avant la spéciale et j’ai une heure pour les faire…

J’ai juste oublié deux règles du DDMT : 1- La farce à la Bournisien, 2- « Dans le doute, si tu es paumé, prends la route la plus pourrie, c’est forcément la bonne »… Présomptueux que j’ai été d’oser ignorer ces 2 règles…
Définitions :
1- La farce à la Bournisien : Réserver au concurrent les routes les plus tortueuses en fin de journée, lorsqu’il est naze et/ou déjà à la bourre et/ou déjà énervé pour l’achever. Si possible trouver des endroits déserts type bocage, sans visibilité, sans panneaux ni indications ou alors dans le sens inverse de la marche avec des changements de direction fréquents, voire rapides sur un tracé serpentant autour d’une belle et même route pour qu’à la fin le concurrent à bout de nerf se dise « P’tain j’aurai du couper, il n’y avait pas de CH »… Sadique…

2- « Dans le doute, si tu es paumé, prends la route la plus pourrie, c’est forcément la bonne » : Pour achever le concurrent, choisir un itinéraire à l’adhérence précaire, gravillonné, recouvert de mousse, de marrons ou châtaignes, de la terre pourra tout à fait faire l’affaire. Un bitume (très) dégradé est un plus indéniable. L’humidité apportera un certain charme au tout. Evidemment, il est recommandé d’alterner sous-bois à contre-jour et coteaux ombragés. La largeur de la route devra toutefois permettre le passage d’un side-car. Enfin, des déclivités prononcées et des épingles aveugles parachèveront l’identité de la route « typique » du DDMT…


J’ai mis 1h40 pour faire ces 70 bornes…C’était VRAIMENT beau surtout au niveau du barrage du Chastang mais j’ai roulé sur des œufs et en forçant au maximum le rythme pendant 70 bornes et, même si je ne me suis pas perdu, j’ai tapé dans mes dernières forces pour ne pas me jeter avec la moto dans une ravine… je ne compte plus les dérobades de l’avant ou de l’arrière, mes avants bras et mes trapèzes étaient durs comme du béton et j’avais même du mal à déplier mes jambes pour « assurer » dans les petits virages… Un putain de long (très long) calvaire…


J’arrive enfin à la spéciale de Saint hilaire Peyroux avec 40 minutes de retard !!! Dur… Mais bon, j’ai fini par y arriver… Je retrouve les potos du fond de classement pas plus frais que moi visiblement... Tout le monde attend car, suite à une chute, les passages sont suspendus… Je profite du répit (et de la buvette) pour m’envoyer un coca bien sucré et refaire le plein de flotte… Moult chocolats et une clope plus tard… Je me présente au départ…


Comme d’hab, tout à donf mais la petite pause m’a bien profité et je me fais vraiment plaisir, la route est enfin quasi sèche et je peux vraiment me concentrer sur cette spéciale grandiose… C’est bon pour le moral…


Les 20 bornes pour entrer sur Brive sont vite avalées, pour une fois, de la belle départementale…


CH « assistance » d’une heure à Brive… Une heure de pose ou de mécanique, c’est selon… Pour moi, ce sera shopping… Ben oui, il est 17h00 et je me donne trente minutes pour trouver de l’huile… Ma réserve est à sec et vu la façon dont j’ai tapé dans le moteur ces deux derniers jours, je préfèrerai être capable de faire un gros appoint voire de vidanger avant ALES et les tours de circuits qui nous attendent…

Renseignement pris auprès des « locaux » j’apprends qu’il y a un concessionnaire SUZ à 5 minutes, bon plan... Zou traversée de la ville, bonjour m’sieur z’avez de la Motul 5100 en 10w40 ? Oui ? J’en prends 5 litres en petits bidons ? Euh oui oui, je fais le moto tour … En solo… Je vous passe la mine interrogative (sinon plus) des clients présents… Un 500 GPZ crado trafiqué chargé comme une mule avec un gland en cuir intégral qui pue et pas rasé, ça fait tâche au milieu de la gamme GSXR 2014… M’en fout, j’ai laissé ma dignité au même clou que mes rêves de top 10 dans une spéciale…


Je pense aussi à acheter un tour de cou plus chaud, je sens que j’ai la gorge qui racle, ayant au la flemme de m’arrêter toutes les 50 bornes pour enfiler ou virer ma veste, j’ai roulé en cuir sur les plateaux et me suis pris une drache suffisamment sévère… Ça aussi c’était une connerie, je suis resté trempé une bonne partie de la journée.


Retour au parc assistance, je retrouve les solos et m’envoie en une demi-heure mon repas de midi, mon quatre heures et un petit supplément de Dark Dog (à boire) à 17h30, il était temps de manger un peu, le petit déj était vraiment loin…


18h00 reprise des hostilités… 20 bornes, re la spéciale, re Gros GROS plaisir je gagnerai même 1.5 sec sur mon temps du premier passage pour choper un top "150" mais, pour une fois j'ai amélioré quelque chose...…re 20 bornes…


19h20 Fin du 4ème jour…Sylvia est dejà là, douchée et prête pour le lendemain, les commissaires lui ayant interdit de repartir pour la deuxième boucle... Dur pour le moral... Enfin, ce qui est surtout dur, c'est de se retrouver "classée" avec des temps forfaitaires... Des temps qui ne sont pas les "tiens"... Du coup, Yaya plogne au classement scratch alors que je parviens à rester dans la zone des 150 c'est à dire parmis les pilotes qui ont fait "leurs" temps avec "leurs" pénalités...

149 52 S\1 CAROLA BILLIET Pierrick KAWASAKI GPZ Spo 26 3 2:34.03 (156) 1:40.31 (158) 1:38.88 (150) 5:53.22 1:23.90
173 53 S\F\1 CAROLA BILLIET Sylvia KAWASAKI GPZ Spo 36 3 2:49.88 (171) 1:49.31 (168) 3:51.16 (172) 8:30.35 4:01.03

J'suis surpris de ce que tu mange comme huile, c'est la conso habituelle pour ce type de roulage en gpz, ou la tienne a plus souvent soif que les autres ?

Ben en fait ma moto ne mange pas plus d'huile que la tienne...

En utilisation courante, mais dès que tu fais du haut régime soutenu (autoroute) ou des successions d'accélérations / reprises vers les hauts régimes, là tu en consommes de plus à beaucoup plus...

Ensuite, je me suis focalisé sur l'huile de façon excessive...en fait la machine en a "mangé" moins de 2 litres en 5000 km de périple donc absolument rien d'alarmant...

avec celle de Yay en plus, cela fait 3.5 litres consommés (yaya pousse moins les régimes que moi) mais comme je n'avais prévu que 1.5 litres... On s'est vite retrouvés à court...

ajoutés à cela les horaires "pas faciles" pour le shopping et la trouille de manquer ou de devoir abandonner pour une raison aussi bête...

J'imagine oui, ça serait con de devoir abandonner sur peur de serrage !

tojours genial... vivement la suite

Ouaip, il y a beaucoup de choses qui m'ont pris bien plus de temps que prévu, je me demande même si ça ne finit pas par être chiant pour vous...la lecture de ce CR...

Non non, t'inquiète pas pour ça, c'est plutôt "chouette la suite la suite !!!" quand on voit le sujet remonter dans les sujets actifs

Cette soirée à Brive sera assez spéciale, à plus d’un titre…

D’abord, on est à mi rallye… Drôle de sentiment, partagé entre les doutes et l’envie de pouvoir rallier l’arrivée et celui de se dire que tout ce « bordel » sera fini dans 4 jours… Déjà les premiers regrets apparaissent : manque de préparation physique, se dire que là, on aurait pu faire mieux tant sur le pilotage que sur la prise d’image.
Ensuite, le fait de « terminer » notre journée à 19h00 à peine, 17h00 pour Yaya, nous permet de nous remettre à niveau :

- Techniquement, les motos sont lavées (elles en avaient besoin), inspectées dans le détail (huile, chaine, pneus) et bichonnées en conséquence : Bilan: à part une tension de chaine et la pression des pneus, il n’y a rien de spécial hormis les dizaines d’impacts de gravillons sur le sabot !!!

- Logistiquement, un passage par le supermarché du coin permet de réapprovisionner kleenex, sacs en plastiques et un peu de bouffe… Un peu seulement, car de ce côté, rein à dire sur la formule solo, tous les matins nous bénéficions d’un vrai petit déj « sur mesure » (salé ou sucré) et de barres de céréales, compotes, eau pour emporter durant la journée…

- Personnellement, nous pouvons nous accorder un peu de temps avec les copains du moto club, le rythme « solos » ayant fait que nous ne sommes qu’à peine croisé depuis lundi. Ça fait du bien de les retrouver...

- Physiquement, une bonne nuit de sommeil en perspective, le temps de prendre une douche de plus de 3 minutes, le retour du soleil et de la chaleur sont autant de plus pour nous permettre d’envisager de voir le bout de ce DDMT…

Enfin, cette étape sera marquée par un moment assez particulier pour le « groupe solo ».

Un aparté à ce propos, ça fait 4 jours que l’on est ensemble et parler de groupe de solos peut paraître antinomique, mais pas tant que ça en fait. Même si chacun est venu « seul », l’ambiance, la convivialité et les événements ont fini par créer des connivences, des anecdotes croustillantes… Surtout qu’à deux ou trois exceptions près, la grande majorité de notre tente navigue dans le fond du classement et roule donc ensemble, se croise aux CH, sur la route, aux spéciales…

La différence entre les solos du DDMT et beaucoup d’autres groupes moto dans lesquels j’ai évolué est assez simple : Le chrono ne ment pas… Pas de place pour les rivalités de comptoir, l’ambiance pourrie par les supposés champions du quartier… Là, le classement est affiché tous les soirs, on roule ensemble, on se tire la bourre sur les mêmes routes pourries, sous la même flotte, dans la même galère…

Ainsi, et même si la mauvaise foi alimente l’ambiance, personne n’est dupe sur ses propres capacités… Tout le monde en chie et aider l’autre devient aussi naturel que de s’aider soi-même… Le kleenex pour les lunettes à autant de valeur qu’un levier de frein ou les trois minutes que tu vas consacrer à dépanner quelqu’un ou à ramener un paumé sur l’itinéraire, tout ça pour un seul but : En finir avec ce putain de truc… Voir Toulon…
Il faut aussi mentionner un élément essentiel du groupe solo : Les nounous, bénévoles à notre service, toujours là pour nous chouchouter…. Merci à eux…

Donc, ce soir c’est fête pour les solos, nous nous retrouvons tous sur le coup de 20 heures pour célébrer Cathy, anniversaire, il est incorrect de mentionner l’Age d’une dame, mais je peux vous assurer qu’elle pourrait être ma maman… J’ai 40 ans… Elle fait le DDMT avec Sam, son homme, en GSXR 1000 d’origine… Chapeau bas ma belle, un putain de caractère ( !) , c’est une « figure » du milieu moto toulonnais…

Donc nous voilà au milieu de nos motos pour cet apéro… Une bière, la première depuis le départ… Encore un peu plus de temps avec le groupe, repas (de la paëlla !!! pas trouvé que ce soit hyper régional au pays du canard) et retour au bercail…

Malgré les « belges » (voir la vidéo de Lolo), je m’éffondre sur mon plumard, la moto est fin prête, demain sera un autre jour…

Enfin un peu de repos et autre chose que du gravier et du bitume
Avec l'état de fatigue général du troupeau, j'imagine sans mal l'état des troupes apres 2 bieres

Bzevoipôdkwatucoz'....Ronfl'''

tu parle le troll??

nous voila donc avec toi à la moitié du périple
et apres cette nuit la?
toujours un plaisir de te lire

Merci pour tes CR toujours aussi touchant !!!

alors les grenouilles..... on vous vois pour le 1er rallye a Toulon 21 22 mars???????

c' est juste excellent de lire tes aventures

Merci à tous...

@kawa83: Normalement, ce n'est pas prévu, snirffff !!!

Jeudi 2 Octobre : 5ème étape : Brive-La-Gaillarde - Albi : 365 km

Réveil difficile ce matin, j’ai la crève, fièvre et des courbatures de partout…. Réveil d’autant plus difficile parce que matinal… Alors que nous partons aux alentours de 09 heures, nous devons avoir libéré la tente pour 07h30, faute au temps de voyage de la caravane du moto tour… « Seulement » 365 bornes pour nous, en moto, mais environ 500 pour eux, et pas que de l’autoroute, c’est beau de visiter la France profonde…



01h30 à attendre… Donc discute avec les Solos et les autres concurrents du fond de classement, les misères des uns, les blagounettes des autres, les freinages à la limite et ceux franchement ratés…



Un premier CH très court : 11.6 km… Le problème avec ces tous petits tronçons, c’est que la moindre erreur est fatale, on a vite fait de retrouver avec un paquet de pénalités… D’autant plus qu’il faut sortir de la ville… Les feux et ronds-points sont autant de pièges dont il faut s’extraire assez vite (surtout à 08-09h00 du mat’), si possible en respectant le code de la route et sans prendre (trop) de risques… D’autant que ce matin est assez brumeux et la route encore humide…



Départ… Et bingo, je me traine en ville, et doit rattraper le temps perdu sur la belle nationale qui s’ensuit…Nez dans la bulle, je ne m’arrête… que dans une cour de ferme…J’ai dû louper un truc…

Demi-tour et j’embraye au cul d’un autre concurrent, pas le temps de me recaler, si il se paume, je me re-paume aussi… Ben non, finalement nous arrivons à destination… Je pointe avec 1 minute de retard… La journée commence bien…



Bien, sauf pour la spéciale… Très rapide, je me maudit encore de freiner autant que ça DOIT passer plus vite et là… CRRRRR…CRRRR je sursaute comme si une guêpe était rentrée dans mon casque, la moto louvoie bien et je manque de me sortir… C’est le sabot qui frotte… ha ben finalement ça passe vite quand même… Faudrait déhancher un peu plus… Mais je ne suis pas assez en forme pour ça, trop raide, trop de courbature…



Le CH suivant est assez long, 248 km, j’ai rencart avec Bernard dans 200 bornes pour ravitailler…J’ai décidé de les faire d’une seule traite. J’enquille le routier avec serenité, à bon rythme, et je traverse seul des paysages magnifiques, le Quercy, sous le soleil et des routes certes petites et abondement gravillonnées mais enfin sèches… La nav est assez casse bonbon, pas de panneau, peu de repères, mais ça le fait…



J’aborde la case 76, en me méfiant parce que, sur un carrefour à 5 branches, je dois prendre à droite puis de suite tourner à gauche, dans un petit patelin… OK, le Km est bon, je vois le carrefour, une ferme me cache la vue à droite, je ralentis et avant de m’engager, je vois le GSXR de Cathy posé au milieu de la route sur sa béquille, Fred en train de bidouiller un truc au niveau du guidon, la moto de Rémy, et un autre concurrent sur un vieux GSXR qui s’apprête à repartir… !!!! Je les rejoins et béquille…



Cathy est debout et a un peu de sang sur le visage, Rémy s’occupe d’elle, Fred pousse le GSXR hors de la route… Sans réfléchir, je prends des nouvelles, Fred m’explique qu’il suivait Cathy qui elle-même suivait Rémy et qu’au moment de tourner dans ce petit chemin à gauche, elle a empoigné les freins si violemment qu’elle a fait un soleil, est passée par-dessus sa moto et que cette dernière lui est retombée sur le dos… Mouais…



Cathy est toujours aussi agitée que d’habitude et ordonne à la petite troupe de repartir… Tandis qu’elle s’affaire à remettre son casque et le rétro qui a sauté, Rémy lui demande si elle veut un coup de main pour réinstaller sa sacoche de réservoir… « Ma sacoche ??? Mais c’est pas ma sacoche ça »… Echange de regards avec Rémy façon Houlà… Sans un mot, il prend son téléphone et appelle discrétos la direction de course tandis que je propose à Cathy de « faire une petite pause le temps de nettoyer son visage » … « Tu te souviens de la chute ? »… « Euh… ben non… qu’est ce qui s’est passé »…