Compte rendu députés/Mutuelle des motards du 06/09
Publié : 12 sept. 2011, 10:04
Je recopie ici, ce que j'ai reçu par mail de l'antenne de Moselle

Les valeurs défendues par la FFMC étant les mêmes que celles défendues par la Mutuelle des Motards, La mutuelle ayant un poids économique, et donc politique important, étant donné que les mesures qui seront prisent par la suite affecteront tous les motards, et enfin, la FFMC et la mutuelle des motards étant structurellement très liées, je me permets de vous transmettre ce texte.
Reçu par les députés mardi 6 septembre, Patrick Jacquot, PDG de la Mutuelle des Motards, a battu en brèche les préjugés sur le comportement des motards et des scootéristes, et adressé aux parlementaires 7 propositions pour faire progresser la sécurité de tous les usagers de la route.
Patrick Jacquot intervenait dans le cadre de la Mission parlementaire d’information relative à l’analyse des causes des accidents de la circulation. « En 28 ans d’existence, la Mutuelle des Motards a accompagné ses sociétaires et leurs familles dans plus de 220 000 accidents, et nos statistiques confirment les études offcielles comme le rapport MAIDS : dans plus de 2 accidents sur 3 avec un tiers, le conducteur de 2-roues n’est pas responsable, il est victime » a rappelé Patrick Jacquot, les accidents avec tiers représentant plus de 80 % des accidents de moto et de scooter.
En réponse aux questions des parlementaires, Patrick Jacquot a proposé « 7 mesures de fond qui s’appuient sur des constats partagés par tous, chercheurs, pouvoirs publics, usagers, mais qui ne sont toujours pas mises en œuvre ».
1. La création d’un véritable continuum éducatif, dès le plus jeune âge, de l’école
jusqu’aux formations post-permis. Aujourd’hui, la sécurité routière est réduite à la portion
congrue dans l’enseignement scolaire, et les adolescents arrivent à l’âge de conduire un
cyclo sans véritable formation ni expérience, à un moment où ils sont en recherche de
leurs limites. Si multiplier les messages de prudence est nécessaire, il faut permettre aux
futurs conducteurs de décrypter les interactions entre les modes de transports, mais aussi
d’analyser les comportements des usagers en fonction de leurs contraintes propres.
2. Mieux former les conducteurs de 2-roues à moteur à l’analyse des situations à
risque. Les motards et les scootéristes sont très attachés à leur statut prioritaire dans
la circulation et cette « surconfance » se cumule aux défaillances de perception, de
diagnostic et de pronostic des automobilistes, comme le confrment toutes les études
actuelles (IFSTTAR, CERTU, MAIDS). « Les hôpitaux et les cimetières sont pleins
de motards et de scootéristes qui avaient la priorité », déplorait Patrick Jacquot le 6
septembre à l’Assemblée Nationale.
3. Former les automobilistes à la détection des 2-roues dans le trafc, en intégrant
à la formation de base au permis de conduire automobile l’initiation à la conduite d’un
2-roues. Les statistiques de la Mutuelle des Motards montrent que la fréquence des
accidents entre automobilistes et conducteurs de 2-roues baisse de moitié lorsque
l’automobiliste a suivi une formation 2-roues, ou est titulaire du permis gros-cube.
4. Créer un véritable décompte offciel du parc roulant 2-roues à moteur, pour
mettre un terme aux batailles de chiffres. En 1970, on dénombrait 200 000 gros cubes.
Près de 800 000 en 1980. Depuis, tout décompte offciel a cessé, exception faite de
l’immatriculation des véhicules neufs, or le parc n’a cessé d’augmenter : si l’on additionne
gros cubes, 125 et cyclomoteurs, véhicules neufs et véhicules d’occasion, la Mutuelle
estime le nombre de 2-roues en circulation à aujourd’hui 3 millions. Face à 31 millions
d’automobiles, la part des 2-roues dans le trafc est donc plus proche des 10 % que
des 2 % systématiquement invoqués. Quant au nombre kilomètres parcourus en
2-roues, celui-ci est en constante augmentation car les nouveaux utilisateurs (125,
scooter) utilisent quotidiennement leur 2RM pour se rendre sur leur lieu de travail. La
préfecture de Police de Paris estimait en 2010 que le nombre de 2RM circulant au
quotidien dans la capitale représentait 16 % du trafc intra-muros.
5 - Mettre en place un véritable suivi des autos et motos écoles. Aujourd’hui
se multiplient les boîtes à permis, où forfaits-miracle et bachotage ont valeur
d’enseignement dans des établissements dont le modèle économique est basé
sur le nombre. Résultats, les conducteurs n’apprennent plus à conduire, mais à
réussir l’examen. C’est particulièrement vrai en moto où les enseignes qui ont basé
leur travail sur la qualité de l’enseignement, comme l’AFDM (Asssociation pour la
Formation des Motards), sont rares. Résultat : le taux de réussite au permis gros cube
explose (80 %, contre 50 % en auto), mais l’accidentalité des novices aussi : selon la
Préfecture de Police de Paris, 30 % des motards tués dans la capitale détenaient leur
permis depuis moins d’un mois. Ce pourcentage de tués monte à 60 % chez ceux
qui détenaient le permis depuis moins d’un an.
6 - Créer l’équité entre usagers. Une des mesures annoncées lors du CISR (Conseil
Interministériel de la Sécurité Routière) du 11 mai dernier portait sur l’obligation, pour
un conducteur de 2-roues, de suivre une formation obligatoire s’il n’a pas conduit
de 2-roues depuis 5 ans. Pourquoi pas ? Mais pourquoi ne pas faire la même chose
avec les automobilistes, qui partagent le même environnement routier, et sont soumis
aux mêmes interactions entre usagers ?
7 - Prendre en compte la fragilité des 2-roues dans l’infrastructure, en intégrant
la sécurité des 2-roues dans le cahier des charges obligatoire de tout nouvel
équipement routier ou mobilier urbain. Toutes les études démontrent le caractère
aggravant de l’infrastructure dans les accidents de moto et de scooter, et la situation
empire : la stratégie déployée par les collectivités locales pour restreindre la circulation
automobile afn d’inciter les usagers à utiliser les transports en commun abouti à
une multiplication des équipements accidentogènes (séparateurs de voies en dur),
auxquels s’ajoutent ceux déjà recensés (ralentisseurs non conformes, peintures au
sol inadaptées, etc). Les expériences menées par certaines collectivités, comme le
Conseil Général de l’Hérault, montrent que si la fragilité des 2-roues est intégrée dès
la conception d’un projet, le surcoût fnal est de 1 % !
Pour visionner et télécharger l’intervention de Patrick Jacquot à l’Assemblée
Nationale, rendez-vous sur la page Facebook de la Mutuelle :
http://www.facebook.com/mutuelledesmotards