Sécurité moto: ce qu'un motard doit savoir
Publié : 23 juil. 2012, 13:22
C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que les accidents de la route sont une « grande préoccupation sociale ».
Pour avoir personnellement été impliqué et témoin, et parfois portant secours à des blessés quand je ne constatais tout simplement pas qu'il n'y avait plus rien à faire, je ne peux que attester que, pour moi, un accident ressemble à un acte de guerre, dans sa violence, ses conséquences humaines et même dans l'explosion qui marque tout auditeur de proximité d'une rencontre d'un véhicule roulant à 90 km/h avec un être vivant.
A cette occasion, on peut effectivement être surpris d'entendre, non pas un choc, mais une véritable explosion qui, associée à ce que vous découvrez ensuite va vous accompagner ensuite tout au long de votre vie.
Donc, loin de moi l'envie de minimiser l'accidentologie routière par la présente.
Une récente discussion sur ce forum m'a donné envie de produire ce qui suit.
Je tiens, au passage, à remercier minioim qui, par cette intransigeance propre aux jeunes années, m'a donné envie de produire quelque chose de plus consistant en la matière.
Maintenant, quand on parle de choses qui se passent dans la vraie vie, autant tenter de se faire la représentation la plus concrète possible de la réalité.
C'est pourquoi je vous propose mon commentaire sur une étude européenne portant sur les accidents routiers de 2 roues concernant les année 1999-2000: l'étude approfondie sur les accidents en motocycles (MAIDS).
Elle a été réalisée par l’Association des Constructeurs Européens de Motocycles (ACEM), avec le soutien de la Commission Européenne et d’autres partenaires. dans cinq régions-tests de France, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas et d’Espagne.
Cette étude, la seule à ma connaissance aussi complète et accessible en français, est propriété de l’ACEM et, pour une question de copyright, je commente des éléments de cette étude qui me sembles significatifs.
Je vous communique avec plaisir le moyen de vous procurer le pdf de cette étude de 124 pages en réponse à toute demande en MP.
Bon, rentrons dans le vif du sujet.
Tout d'abord, l'intérêt fondamental de cette étude tient dans la démarche de reconstitution des éléments tenants et aboutissants de l'accident, afin d'en définir les causes exactes et d'en tirer des leçons applicables dans le monde réel.
Il en ressort ce qui suit :
Caractéristiques générales des accidents de l'étude :
En tout, 921 accidents ont été étudiés en profondeur; de ces analyses sont ressorties environ 2000 variables qui ont été codées pour chaque accident.
À titre comparatif, des données ont été relevées sur 923 cas supplémentaires où les conducteurs de deux-roues à moteur n’avaient pas été impliqués dans un accident, et ce dans les mêmes régions-tests.
Les intersections sont le théâtre de plus d'un accident sur 2 !
Corollaire logique : la ville concentre 64 % des accidents impliquant un 2 roues.
Une attitude très vigilante aux intersections, que ce soit à la ville comme à la campagne est donc particulièrement importante pour rouler « sans accident » ; but particulièrement louable en moto.
Cause des accidents :
On peut noter que le motard est moins souvent le facteur moteur de l'accident que le conducteur d'autres véhicules impliqués, ce qui ne veut pas toujours dire qu'il n'y est pour rien dans ce qui lui arrive, loin s 'en faut.
Par exemple : Difficile de jeter la pierre à celui qui démarre d'un stop et nous coupe la route alors que l'on sort plein pot d'un virage aveugle ou que l'on déboule à 200 et plus sur laroute qui coupe le stop ; d'ailleurs, l'étude souligne :
Cela met en évidence un élément de 1° importance pour moi :
Savoir quoi faire en situation d'urgence est un élément fondamental de sécurité à moto.
Un exemple parlant :
Ayant parcouru pas mal d'infos en la matière, je ne sais plus où j'ai lu l'info suivante mais je vous la livre quand même : il a été démontré que le motard lamda n'utilise son frein avant qu'a 55 % de ses possibilités lors d'un test d'arrêt d'urgence ; dommage quand on constate par ailleurs que cela suffirait à éviter nombres de collisions.
En plus, compte tenu de l'encombrement d'une moto, l'évitement du motard lamda pourrait certainement être plus efficace.
Là aussi, de trop nombreux motards se font, souvent par manque d'expertise, piéger puisque :
En fait, le facteur existe mais n'est pas si important que l'on pourrait le croire :
Il est donc illusoire d’espérer dans l'instauration de cette mesure un grand gain en terme d'accidentologie.
D'ailleurs, concernant les cyclos :
Facteurs humains :
Je n'en rajouterai pas, sinon c'a va encore troller un max …
Bon, une consolation pour la jeunesse :
Elément intéressant puisque nous, motards, sommes aussi souvent également conducteur d'autres choses :
Après Moto=Vitesse= Mort, une autre idée reçue non confirmée par la réalité de la vraie vie :
Bon, faut dire que les autres usagers de la route ont placé la barre tellement haute ...
La visibilité de l'environnement est facteur d'accidents.
Reste qu'il nous faut être très conscient que notre vue sauve notre vie !
Le principe : « je ne crois que ce que je vois » se doit d'être inscrit dans notre comportement motard comme vertu cardinale !
Par exemple, dans ma belle région bretonne, nous avons quantité de virages aveugles bordés de talus.
Et bien, je ne vois que très rarement des motards changer leur trajectoires en courbe pour gagner de la visibilité ou réduire du gaz dans des portions où la visibilité est telle que 2 types en vélo ou un tracteur seraient bien capables de terminer leur belle ballade ...
Concernant la protection du motard :
Pour cerner la problématique, il faut situer les situations les plus fréquentes d'accident :
Celles-ci sont le plus souvent d'ampleur et de conséquences réduites.
D autres sont plus rares, inévitables grace à une protection, et bien plus conséquentes et significatives en accidentologie :
Dans les faits, un seul équipement fait la preuve de sa substantielle efficacité : le casque !
Ils sont en effet plutôt conçu pour des impacts à plus haute vitesses que celles produites dans la vraie vie.
Cette dureté impose des contraintes qui pourraient être minimisées utilement pour des chocs à basses vitesses.
Après lecture de cette longue étude, ces éléments sautent aux yeux :
Notre sécurité réelle procède un tout petit peu de la tenue que l'on porte et énormément des décisions de conduite que l'on prend !
Alors, bien sûr, les impondérables existent :
Marcher dans cette « combine » en fait vendre, assurément !
Elle permet aussi, avec « assentiment des cibles » de bien vendre les assurances moto.
Dans l'avenir, ce « conditionnement » va faire accepter le contrôle technique, voire l'interdiction de certaines routes aux motos comme en Allemagne ou même des mouchards sur les motos.
La réalité de la vraie vie est que la moto est dangereuse, s'il on veut qu'il en soit ainsi.
C'est aussi un moyen sûr et agréable de bouger avec une bonne sécurité, avec ou sans protections épaules, dorsales, coudes, genoux.
Ma position décriée sur ce forum au sujet des vêtements de protection est elle symptomatique de ce conditionnement ?
Je le crois personnellement, au risque de me tromper.
Je pense aussi que tout dispositif de sécurité qui ne remet pas en cause notre façon de conduire de de se conduire est reçu d'autant plus facilement comme élément dédouanent de ses propres actions de pilotage.
C'est le fond de ma pensée sur le sujet et votre lecture de l'étude complète qui nourrit cette production vous inclinera probablement vers ce constat.
C'est à chacun de se faire son opinion et je respecte même ceux qui ont pour opinion que je suis un vieux débris sénile .
Mais au moins, si dans le milieu motard, ma prose a donné matière à argumenter sur le fait que « motard » peut aussi être synonyme de « mort tard », je pense que mon effort n'aura pas été vain !
Pour avoir personnellement été impliqué et témoin, et parfois portant secours à des blessés quand je ne constatais tout simplement pas qu'il n'y avait plus rien à faire, je ne peux que attester que, pour moi, un accident ressemble à un acte de guerre, dans sa violence, ses conséquences humaines et même dans l'explosion qui marque tout auditeur de proximité d'une rencontre d'un véhicule roulant à 90 km/h avec un être vivant.
A cette occasion, on peut effectivement être surpris d'entendre, non pas un choc, mais une véritable explosion qui, associée à ce que vous découvrez ensuite va vous accompagner ensuite tout au long de votre vie.
Donc, loin de moi l'envie de minimiser l'accidentologie routière par la présente.
Une récente discussion sur ce forum m'a donné envie de produire ce qui suit.

Je tiens, au passage, à remercier minioim qui, par cette intransigeance propre aux jeunes années, m'a donné envie de produire quelque chose de plus consistant en la matière.

Maintenant, quand on parle de choses qui se passent dans la vraie vie, autant tenter de se faire la représentation la plus concrète possible de la réalité.
C'est pourquoi je vous propose mon commentaire sur une étude européenne portant sur les accidents routiers de 2 roues concernant les année 1999-2000: l'étude approfondie sur les accidents en motocycles (MAIDS).

Elle a été réalisée par l’Association des Constructeurs Européens de Motocycles (ACEM), avec le soutien de la Commission Européenne et d’autres partenaires. dans cinq régions-tests de France, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas et d’Espagne.
Cette étude, la seule à ma connaissance aussi complète et accessible en français, est propriété de l’ACEM et, pour une question de copyright, je commente des éléments de cette étude qui me sembles significatifs.
Je vous communique avec plaisir le moyen de vous procurer le pdf de cette étude de 124 pages en réponse à toute demande en MP.
Bon, rentrons dans le vif du sujet.
Tout d'abord, l'intérêt fondamental de cette étude tient dans la démarche de reconstitution des éléments tenants et aboutissants de l'accident, afin d'en définir les causes exactes et d'en tirer des leçons applicables dans le monde réel.
Il en ressort ce qui suit :
Caractéristiques générales des accidents de l'étude :
En tout, 921 accidents ont été étudiés en profondeur; de ces analyses sont ressorties environ 2000 variables qui ont été codées pour chaque accident.
À titre comparatif, des données ont été relevées sur 923 cas supplémentaires où les conducteurs de deux-roues à moteur n’avaient pas été impliqués dans un accident, et ce dans les mêmes régions-tests.
Ces éléments sont, je trouve, très intéressants pour situer les éléments qui doivent faire particulièrement l'objet de notre attention en moto.MAIDS a écrit : • 103 cas d’accidents mortels pour le conducteur et/ou le passager.
• 54.3% des accidents de 2-roues ont eu lieu à un croisement.
• La collision a lieu le plus souvent avec une voiture particulière(60%).
• 72% des accidents ont eu lieu en zone urbaine.
• Un 2-roues a plus de chance d’entrer en collision avec une voiture en ville qu’à la campagne (64.1% contre 46.7%).
Les intersections sont le théâtre de plus d'un accident sur 2 !
Corollaire logique : la ville concentre 64 % des accidents impliquant un 2 roues.
Une attitude très vigilante aux intersections, que ce soit à la ville comme à la campagne est donc particulièrement importante pour rouler « sans accident » ; but particulièrement louable en moto.

Cause des accidents :
Je constate à ces chiffres que le paramètre essentiel de la sécurité routière est lié à la bonne « perception » des situations d'une part et d'ordre « décisionnel » d'autre part.MAIDS a écrit : • Les facteurs principaux : le motard (37.1%), le conducteur d’un autre véhicule (50.4%).
• Dans 10.6% des cas : inattention de la part du motard, qui a contribué à l’accident.
• Dans 36.6% des cas : erreur de perception de la part du conducteur d’ un autre véhicule.
• 27.7% des motards et 62.9% des conducteurs d’autres véhicules ont commis des erreurs d’analyse de la circulation qui ont contribué à l’accident.
• 32.2% des motards et 40.6% des conducteurs d’autres véhicules ont commis des erreurs de stratégie qui ont contribué à l’accident.
On peut noter que le motard est moins souvent le facteur moteur de l'accident que le conducteur d'autres véhicules impliqués, ce qui ne veut pas toujours dire qu'il n'y est pour rien dans ce qui lui arrive, loin s 'en faut.
Par exemple : Difficile de jeter la pierre à celui qui démarre d'un stop et nous coupe la route alors que l'on sort plein pot d'un virage aveugle ou que l'on déboule à 200 et plus sur laroute qui coupe le stop ; d'ailleurs, l'étude souligne :
A noter aussi :MAIDS a écrit : • Une différence de vitesse par rapport à la circulation a été identifiée comme un facteur de l’accident dans 18.0% des cas pour le motard et 4.8% des cas pour un conducteur d’AV (AV=autre véhicule).
Là, l'étendard : Moto=vitesse=mort sur la route en prend un sacré coup, moins de 50 km/h dans 9 cas sur 10 de vitesse d'impact !MAIDS a écrit : • Plus de 60% de 2-roues et 55% des AV roulaient en ligne droite avant l’événement déclenchant et 64% ont continué en ligne droite jusqu’à l’impact.
• Les accidents de 2-roues présentent une grande variété de configurations d’impact (c’est-à-dire d’angles entre les trajectoires).
• A l’instant de l’événement déclenchant, 50% de tous les 2-roues, 37% des 2-roues dans les accidents « solo » et 19.4% des 2-roues dans les accidents mortels roulaient à 50 km/h ou moins.
• 90% des AV étaient en face du 2-roues et 60% des 2-roues étaient en face de l’AV, à l’instant de l’évènement déclenchant.
• Quand la collision impliquait un AV, à l’instant de l’événement déclenchant, 82% des AV roulaient à 50 km/h ou moins.
• 75% des vitesses d’impact des 2-roues étaient inférieures à 50 km/h.
• 78% des vitesses d’impact des 2-roues étaient inférieures à 50 km/h dans le cas d’accidents à plusieurs véhicules, et 56% dans le cas d’accidents « solo ».
• La vitesse d’impact de l’AV était inférieure à 50 km/h dans 88.7% des cas.
Cela met en évidence un élément de 1° importance pour moi :
Savoir quoi faire en situation d'urgence est un élément fondamental de sécurité à moto.
Un exemple parlant :
Ayant parcouru pas mal d'infos en la matière, je ne sais plus où j'ai lu l'info suivante mais je vous la livre quand même : il a été démontré que le motard lamda n'utilise son frein avant qu'a 55 % de ses possibilités lors d'un test d'arrêt d'urgence ; dommage quand on constate par ailleurs que cela suffirait à éviter nombres de collisions.
En plus, compte tenu de l'encombrement d'une moto, l'évitement du motard lamda pourrait certainement être plus efficace.
Là aussi, de trop nombreux motards se font, souvent par manque d'expertise, piéger puisque :
Concernant les conditions météo, on pourrait penser que la route est rendue beaucoup plus dangereuse par temps entraînant des conditions d’adhérence précaires comme pluie et gel.MAIDS a écrit : • Dans les accidents à plusieurs véhicules, 71,2% des motards ont tenté une manœuvre d’évitement (49,3% en freinant,
16,2% en faisant un écart). 64,9% des conducteurs d’AV n’ont tenté aucune manœuvre.
• In 32.2% des accidents à plusieurs véhicules, le motard n’avait pas le temps d’effectuer [NDT : avec succès] une manœuvre d’évitement.
C'est encore pire coté automobilistes (à leur décharge une auto prend de la place) :
• 64,9% des conducteurs d’AV n’ont tenté aucune manœuvre.
En fait, le facteur existe mais n'est pas si important que l'on pourrait le croire :
Un petit aparté concernant la légitimité du futur contrôle technique moto :MAIDS a écrit : • Le temps (la météo) a été un facteur ou l’événement déclenchant pour le motard dans 7.4% des cas
• 89.9% des accidents se sont produits par temps sec.
• 84.7% du temps, la route était sèche à l’instant de l’accident.
C'est seulement dans l'hypothèse (non confirmée, voir vitesse des accidents) où le débridage des cyclos cause des accidents que les contrôles techniques serait significativement efficaces.MAIDS a écrit : • 3.7% des cas ont impliqué un problème de pneu sur le 2-roues et 1.2% un problème de freins.
• L’inspection visuelle a mis en évidence un débridage du moteur ou une modification de la transmission sur 17.8% des cyclos impliqués dans un accident.
• Dans 99% des cas, il n’y a pas eu de problème technique sur le 2-roues ou l’AV avant l’accident.
Il est donc illusoire d’espérer dans l'instauration de cette mesure un grand gain en terme d'accidentologie.
D'ailleurs, concernant les cyclos :
Une idée reçue vole ici en éclat : On a tort de penser que les cyclos « plombent » les chiffres des accidents de moto ; il n'en est rien.MAIDS a écrit : • Les conducteurs de 2-roues de moins de 17 ans n'ont pas plus d'accidents que la moyenne des usagers 2 roues.
• La cylindrée ne représente pas un facteur de risque dans l’implication dans un accident, pour les rédacteurs de cette étude.
Facteurs humains :
Les stats mettent en évidence, réalité factuelle à l'appui, que le temps joue en faveur de la sécurité des déplacements.MAIDS a écrit : • En rapport à la répartition par sexe des conducteurs, ni les hommes ni les femmes ne sont sur- ou sous-représentés dans les accidents .
A moto, les filles et les garçons roulent aussi bien ou aussi mal, c'est selon.
• Les conducteurs de 2-roues entre 18 et 21 et entre 22 et 25 sont sur-représentés alors que ceux entre 41 et 55 ans sont sous-représentés.
Ceci suggère que les motards entre 41 et 55 ans ont moins de risques d’être accidentés que la population des motards dans son ensemble.
• Les motards sans permis ou sans permis approprié [NDT: c’est-à-dire pour un véhicule autre que le 2-roues qu’ils conduisaient] sont sur-représentés dans les accidents, ce qui suggère que ces motards ont un risque plus grand d’être impliqué dans un accident que les motards qualifiés.
• 7,8% des motards impliqués dans un accident avaient moins de 6 mois d’expérience sur un 2-roues à moteur quel qu’il soit.
• En général, les motards avec davantage d’expérience ont moins de chances d’être le facteur principal d’un accident.
• 29% des motards de moins de 6 mois d’expérience présentent des déficiences de compétence et ce pourcentage tombe à 6.4% des motards de plus de 8 ans (98 mois) d’expérience.
Je n'en rajouterai pas, sinon c'a va encore troller un max …

Bon, une consolation pour la jeunesse :
Il ne faut pas attendre bien longtemps pour que l'expérience du 2 roues commence à porter du fruit.MAIDS a écrit : • Les conducteurs de 2-roues de moins de 21 ans sont le facteur principal d’accident dans 42% des cas alors que ceux de plus
de 21 ans le sont dans moins de 37% des cas.

Elément intéressant puisque nous, motards, sommes aussi souvent également conducteur d'autres choses :
Il y aurait probablement quelque chose de spécifique à enseigner à l'auto école pour faciliter la cohabitation auto-moto.MAIDS a écrit : • Les conducteurs d’AV détenteurs d’un permis 2-roues ont moins de chances que les autres de commettre un erreur de perception (26.4% contre 50.9%).
Après Moto=Vitesse= Mort, une autre idée reçue non confirmée par la réalité de la vraie vie :
Les motards sont loin d'être tous des junkies alcolos !MAIDS a écrit : • De faibles taux d’alcoolémie ou neurotoxique ont été décelés chez les motards et conducteurs d’AV. Cependant quand un motard était sous influence de l’alcool, il a 2.7 fois plus de chances d’être impliqué dans un accident.
Bon, faut dire que les autres usagers de la route ont placé la barre tellement haute ...
La visibilité de l'environnement est facteur d'accidents.
C'est bien dommage de constater un tel taux de phare éteint parmi les accidentés moto .MAIDS a écrit : • La visibilité était limitée par un élément de l’environnement à la fois pour le motard et l’AV dans 3% des cas.
• Les obstructions visuelles stationnaires, incluant la végétation ou les véhicules en stationnement, ont été enregistrés pour 18.0% des motards et 20.5% des conducteurs d’AV.
Au moment de l’accident, il y avait des obstructions mobiles, voitures, camions, bus, pour 9.5% des motards et 11.6% des AV.
• Le phare avant des 2-roues accidentés était allumé dans 69.4% des cas.
• L’effet de l’arrière-plan sur la visibilité du motard était positif [NDT : il se détachait] dans 7.5% des cas et négatif [NDT : il se confondait ] dans 14.4% des accidents impliquant un autre véhicule.
• L’utilisation de vêtements sombres par le motard a diminué sa visibilité dans 13.0% des accidents.
• Presque 90% des accidents se produisent dans une circulation légère ou modérée.
Reste qu'il nous faut être très conscient que notre vue sauve notre vie !
Le principe : « je ne crois que ce que je vois » se doit d'être inscrit dans notre comportement motard comme vertu cardinale !
Par exemple, dans ma belle région bretonne, nous avons quantité de virages aveugles bordés de talus.
Et bien, je ne vois que très rarement des motards changer leur trajectoires en courbe pour gagner de la visibilité ou réduire du gaz dans des portions où la visibilité est telle que 2 types en vélo ou un tracteur seraient bien capables de terminer leur belle ballade ...
Concernant la protection du motard :
Pour cerner la problématique, il faut situer les situations les plus fréquentes d'accident :
Il convient de trier l'ordre d'importance des blessures :MAIDS a écrit : • Une vitesse d'impact faible
• Le premier point d’impact le plus fréquent noté sur le 2-roues est le centre avant (28.9% des cas).
• Le premier point d’impact le plus fréquent sur l’AV est le côté gauche (21.9% des cas).
On constate que sur le nombre arrivent en tête des blessures minimisables par des vêtement moto.MAIDS a écrit : • Au total, 3644 blessures ont été rapportées. La plupart des blessures sont des lacérations mineures, des abrasions ou des contusions.
Celles-ci sont le plus souvent d'ampleur et de conséquences réduites.
D autres sont plus rares, inévitables grace à une protection, et bien plus conséquentes et significatives en accidentologie :
Hors, l'étude montre que des vêtements adaptés réduisent beaucoup deces blessures ( celles qui sont superficielles) mais sans les éliminer (celles qui causent les dommages importants). (Source: Figures 9.3, 9.13).MAIDS a écrit : • Les blessures aux membres inférieurs représentent 31.8% de toutes les blessures, suivies par les membres supérieurs
(23.9%). Les blessures à la tête représentent 18.7% de toutes les blessures.
• La plupart des blessures aux membres résultent de l’impact avec l’AV ou la route.
Dans les faits, un seul équipement fait la preuve de sa substantielle efficacité : le casque !

A noter d'ailleurs que nos intégraux sont construits « trop dur » et que cette dureté de la matière absorbant les chocs nuit à leur efficacité.MAIDS a écrit : • Dans 69% des cas, les casques ont été efficaces pour prévenir ou réduire la gravité des blessures à la tête.
Ils sont en effet plutôt conçu pour des impacts à plus haute vitesses que celles produites dans la vraie vie.
Cette dureté impose des contraintes qui pourraient être minimisées utilement pour des chocs à basses vitesses.
Après lecture de cette longue étude, ces éléments sautent aux yeux :
L'EXPERIENCE est la meilleure amie de la sécurité à moto selon cette étude:MAIDS a écrit : Dans 37% des cas, le facteur principal d’accident est une erreur humaine de la part du motard. Dans certaines situations, les erreurs humaines qui se sont produites impliquaient des capacités qui étaient au-delà de celles du conducteur moyen, ce qui souvent dû aux circonstances extrêmes de certains de ces cas d’accidents, y compris un laps de temps trop court pour éviter la collision (Sources: Tables 4.1, 5.23)
Dans 13% de l’ensemble des cas, il y a eu erreur de décision de la part du motard. (Sources: Figure 4.1,Table C.5)
Parmi les facteurs secondaires, il arrive que les motards ne voient pas l’autre véhicule (OV) et qu'ils prennent un grand nombre de décisions erronées, par exemple, en choisissant une stratégie d’évitement incorrecte ou mal adaptée.
Je constate (je le savais déjà) que le maître de sa sécurité c'est ce que l'on fait sur sa moto pour ne pas provoquer d'accident et les éviter quand ils pointent le bout de leur nez.MAIDS a écrit : Les motards âgés de 41 à 55 ans sont sous-représentés dans les accidents, ) ce qui suggère qu’ils ont un risque plus faible d’être impliqué dans un accident que ceux d’autres tranches d’âge (Source: Figure 7.1)
En comparaison avec la population de référence, les motards de 18 à 25 ans sont sur-représentés ) (Source: Figure 7.1)
Dans 50% des cas, le facteur principal d’accident est une erreur humaine de la part du conducteur de l’autre véhicule
Dans environ 1/3 des accidents, les motards et les conducteurs d’autres véhicules n’ont pas pris en compte des obstructions visuelles et ont choisi des stratégies de circulation inappropriées (Sources: Tables 4.11, 4.12, 8.3, 8.4, 8.5, 8.6)
Des infractions au code de la route ont été fréquemment rapportées, dans 8% des cas d’accident du fait des motards, dans 18% des cas du fait du conducteur de l’autre véhicule. (Sources: Tables 6.10, 6.12)
Notre sécurité réelle procède un tout petit peu de la tenue que l'on porte et énormément des décisions de conduite que l'on prend !

Alors, bien sûr, les impondérables existent :
Mais l'essentiel de notre sécurité est COMPORTEMENTALE AU GUIDON :MAIDS a écrit : Pour les motards, un défaut d’entretien de la chaussée est la cause ou un facteur secondaire d’accident dans 3.6% des cas.
(Source: Table 4.17)
Pour les motards, un ‘danger de circulation’ [Note du traducteur : objet sur la chaussée ou obstruction de la route] est la cause ou un facteur secondaire d’accident dans 3.8% des cas. (Source: Table 4.19)
• Les glissières de sécurité ont représenté 60 cas de blessures des motards.
En conclusion, je voudrai m'élever contre cet air ambiant qui, ces dernières années gagne même le milieu motard : « La moto est dangereuse »MAIDS a écrit : • Quand il y avait une signalisation en place, elle a été violée dans 29.8% des cas d’accidents par les motards et dans 45.6%
des cas par le conducteur de l’AV.
Marcher dans cette « combine » en fait vendre, assurément !
Elle permet aussi, avec « assentiment des cibles » de bien vendre les assurances moto.
Dans l'avenir, ce « conditionnement » va faire accepter le contrôle technique, voire l'interdiction de certaines routes aux motos comme en Allemagne ou même des mouchards sur les motos.
La réalité de la vraie vie est que la moto est dangereuse, s'il on veut qu'il en soit ainsi.
C'est aussi un moyen sûr et agréable de bouger avec une bonne sécurité, avec ou sans protections épaules, dorsales, coudes, genoux.
Ma position décriée sur ce forum au sujet des vêtements de protection est elle symptomatique de ce conditionnement ?
Je le crois personnellement, au risque de me tromper.
Je pense aussi que tout dispositif de sécurité qui ne remet pas en cause notre façon de conduire de de se conduire est reçu d'autant plus facilement comme élément dédouanent de ses propres actions de pilotage.
C'est le fond de ma pensée sur le sujet et votre lecture de l'étude complète qui nourrit cette production vous inclinera probablement vers ce constat.
C'est à chacun de se faire son opinion et je respecte même ceux qui ont pour opinion que je suis un vieux débris sénile .

Mais au moins, si dans le milieu motard, ma prose a donné matière à argumenter sur le fait que « motard » peut aussi être synonyme de « mort tard », je pense que mon effort n'aura pas été vain !
