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Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 13:00
par kawasutra
C'est toujours dramatique de perdre la vie à 24 balais alors que la vie est devant soi.
On assiste en direct à la suppression de décennies d'existence pour un freinage mal négocié.
Peut-être l'occasion de réfléchir sérieusement sur le sujet et d'en tirer des conséquences pour notre conduite du quotidien à moto.

Pour un mort en compétition, combien sur route ouverte ?

Répondre à cette question, c'est lever le voile sur le rapport de cause à effet qu'il existe entre ce que l'on voit faire, qui est de l'ordre de la performance de haut vol produite par des mec qui ont passé plus de temps dans leur vie sur une moto que sur leurs pieds et…
Ce que l'on va s'imaginer pouvoir réaliser avec notre matériel et nos moyens sur nos routes.

La réponse, on l'a dans les journaux chaque fin de week-end ; force est de constater que la mort de Luis Salom, aussi terrible qu'elle soit, n'est que l'arbre qui cache la forêt de la contribution de la route à la mortalité motarde.

Je voudrai développer, au risque de ne pas me faire que des copains, 3 aspects qui lient pourtant ce que l'on voit sur la piste et sur la route :

Fantasme de projection

On est tous épaté par ce qu'arrivent à faire les pilotes pros sur leur moto.
On se retrouve sur la route avec une moto de la même marque, de même que ses pneus, son casque, sa combine.
Vous voyez où je veux en venir…
Tout est fait, parce que cela fait vendre, pour pousser l'utilisateur lambda à se sentir en situation de faire pareil que ceux qui, le plus souvent n'ont fait que ça de toute leur vie et le font sur un lieu dédié à cela et sur des machines dont celle qui sont sur la route sont de mauvaises copies à pas trop cher.
L'idée marketing est de nous valoriser et de stimuler notre imagination.
Il faut vendre, alors, il y a un peu de 46 ou de 99 en nous.

Fantasme de capacité

Il découle de ce qui précède.
De là à s'imaginer des capacités de pilote que nous ne sommes pas et d'imaginer que toute chute se terminera comme sur circuit, c'est à dire au pire avec une broche dans le bras ou la jambe et la vie qui continue et qui fait de nous un vrai motard à cicatrices.
C'est en effet ce qui se passe sur circuit le plus souvent et l'on voit des pilotes se prendre des gamelles hallucinantes et courir dans la seconde qui suit pour relever la moto et repartir au combat.
Oui mais lui, c'est moi.
Moi aussi je suis un killer, j'ai aussi des protège genoux que je me suis appliqué à frotter en faisant dix tours de suites à vitesse croissante sur le même rond-point avec la peur au ventre mais aussi la joie de pouvoir dire aux copains : moi aussi, je frotte le genou.

Fantasme de protection

Il est lié à l'invulnérabilité du motard tel qu'il est médiatisé dans les organes de presse moto.
Faut dire qu'il y a beaucoup à vendre et cher pour ce que c'est.
En effet, difficile de trouver un secteur où quelques petits bouts de mousse extrudée ou polymère se vendent avec autant de marge bénéficiaire.
Vous connaissez mon point de vue sur le sujet.
Mais pourquoi un tel ostracisme à mon égard quand je souligne la faible efficacité des protections ?
Une des réponse est celle-ci : Ça marche ; il n'y a qu'à voir toutes les gamelles sans conséquences que se prennent les pilotes sur circuit.
Alors, je vous recommande de regarder image par image la chute fatale qui sert de point de départ à cette réflexion :
50 grammes de trop sur le levier de frein peut-être sur une imperfection de la piste, une perte de l'avant, moto qui se couche, pilote qui la rejoint contre la protection de bord de piste, avec une énergie suffisante pour que le corps percute et souleve la moto et re relève presque debout.
Oui mais non, ce n'est pas de la volonté de celui qui est en train de mourir mais, tel un pantin, son corps sans volonté ne fait que ce que l'énergie cinétique lui commande.
Rien ne peut plus le sauver, que ce soit les trucs gonflables du bord de piste, sa combine air-bag ou son casque, pas plus que les toubibs ou l’hélico.
Alors oui, ça a tapé fort parce qu'il avait encore de la vitesse à l'impact.
C'est vrai… mais plus ou moins que celle de nos virages habituels avec les poteaux de glissières qui attendent à deux mètres de nous :?:

Le but de ce questionnement n'est pas de vous faire enlever votre casque et vos protections diverses en vous disant que cela ne sert à rien.
Ce que je voudrai faire sentir, c'est que ces moyens de protections ont des limites que l'on atteint très vite de par les lois physiques mises en œuvre et la faible résistance du corps humain.
Il faut en être conscient si on ne veut pas se laisser abuser par ce fantasme de protection.

Fantasme, fantasme, fantasme, trois fois fantasme.
Je devrai être content, kawasutra que je suis, c'est mon fond de commerce.
Le fantasme, c'est du plaisir avant l'heure et c'est la vie au fond.

C'est vrai, c'est la vie et c'est d'ailleurs ce qui fait que nous sommes souvent peu logique avec nous même ; il y a de la schizophrénie dans la vie de tout à chacun.
Le remède au fantasmes : le monde réel mais faut reconnaître que c'est chiant.
D'autant plus que c'est ce levier qui est utilisé pour nous vendre plein de trucs et limiter grandement nos libertés.

Oui, mais voilà, les motards froids, que ce soit sur piste ou sur la route, ça me fait chier. :(
Ça m'énerve pour les vies perdues, ça gâche l'image d'un formidable outil, que ce soit pour se déplacer, se faire plaisir, se connaître sois-même ainsi que rencontrer les autres.

Alors, au-delà de toute polémique sur le thème de la sécurité, si ce post peut faire réfléchir chacun sur la valeur de sa propre vie, sur les moyens que chacun possède pour la préserver et qui sont avant tout, non pas fonction de ce que l'on a acheté mais de ce que l'on fait sur sa moto, je pense qu'il peut être utile.

Je crois sincèrement qu'il existe en moto un espace que chacun définira en fonction de lui-même et qui assure une sécurité suffisante et un plaisir de conduite réel.
À mon avis, cet espace ne procède pas plus du code de la route que des prestations des pilotes de circuit.
Car, d'un coté, rouler selon les préconisations sécurité routière, il faut commencer par là mais cela n'apprend pas grand chose.
De plus, la peur comme outil de sécurité peut être mauvaise conseillère.
Elle est mauvaise pour notre conduite, la crispation au guidon n'ayant jamais fait de bonne trajectoires et serrer les fesses ne nous a jamais empêché de nous retrouver dans la merde au-delà d'un court instant.
Elle nous fait croire que nous n'avons pas les moyens d'assurer nous-même notre propre sécurité et nous donne envie de la déléguer sur des produits de sécurité passive qui, pour utiles qu'ils soient, ne remplacent en aucune façon notre faculté personnelle à circuler en sécurité.

Alors, quelque soit notre niveau de pratique, continuons à faire des kms avec pour objectif, non pas 46 ou 99 mais de faire en sorte que personne n'ait besoin de faire le 112.
C'est possible, la pratique de la moto n'est pas dangereuse en tant que telle et on peut décider que l'on va arriver à bon port quand on démarre sa moto, en mettant de coté, et les fantasmes, et la peur qui paralyse.
C'est de notre responsabilité et en notre pouvoir si on décide qu'il en sera ainsi et que l'on fait ce qu'il faut pour.

Bonne route à tous, vite ou lentement, mais en sachant ce que vous faites et en vous souvenant qu'on ne vit qu'une fois.
Profitez bien des grands prix moto, régalez vous de ce spectacle qui, le plus souvent, fait battre le cœur au lieu de l'arrêter.
Mais, une fois le casque sur la tête, ne la perdez pas :!: :coucou:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 18:12
par goldo
Hello Michel .
J'ai tout lu , tu devrais venir chez moi ne serait ce qu'une journée ,et tu vas comprendre le pourquoi du comment .
Tu vois çà tient dans une ligne .

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 18:34
par kawasutra
goldo a écrit : J'ai tout lu
Bravo Arnaud :clap:
J'avoue, c'était long. :oops:
Bon, en une ligne:
"Il y a une voie praticable entre le code de la route et le sport moto; restez-y"
Le problème, c'est que cela donnerai: "vas y, développe"
Alors, j'ai fait un gros pâté. :D

Ps: Un jour, je traînerai peut-être par chez toi; je te dirai quand, histoire que tu puisses décider tranquillement si tu charges le fusil ou si tu prépares des glaçons. :coucou:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 18:49
par goldo
yop mon Michel ,tu ne te rends pas compte de la réalité ,j'ai des mecs qui passent devant la maison à 160 et sur la roue arrière svp .
J'en vois d'autres tracer comme des flèches le stop ??? connait pas y compris les deux policiers en yamaha 1300xjr ce matin , je suis resté con de les voir faire .
Pour ce qui est du fusil ,je tire ,mais ne chasse pas le Kawasutra c'est une espèce rare .
perso je ne prend que du whisky ,mais si tu veux un Ricard j'irais chercher une bouteille ,les glaçons sont dans la porte de gauche , demande à Drake ,il connait le chemin .

Dommage que tu ne sois pas là en ce moment c'est le grand prix sur la route RND8

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 18:57
par goldo
yop j'ai oublié de te dire comme tu vas dormir avec moi à la gp5 si jamais tu ronfles ,tu vas voir ton échappement !!!

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 20:11
par Stavva
Hé les vieux attendez que je sois redescendu pour le meeting...

Sinon, très digeste le paté...

Pour moi, je suis aussi un killer qui veut compéter, un brin mégalo avec ma page FB mais qui veut pas mourir de suite donc bon équipement (pour les tites chutes qui t'estropient sans te tuer), des stages, de la piste des potos, du rallye et une moto que je peux casser et entretenir (j'suis presque vieux, j'ai les moyens de rouler en GPZ).

Alors je rentre dans quelle case?

Par contre y a un truc qui merdouille dans la démonstration pour moi le numéro c'est le 34... Pis si j'avais pas roulé comme un con dans mes jeunes années avec hostos, rééduc à la recherche du plaisir et du désir véhiculé par les motos coincoin du sieur Cochet... Ben je s'rais jamais devenu le vieux con pétiteur que je suis maintenant...

La chute fait partie intégrante de la moto, la mort aussi... c'est la règle des 5 C C'est Con mais C'est Comme Ca... la différence entre une pelle qui t'apprend et une qui te tue ?... Le destin, la chance, la baraqua... Chacun son mot...

Laurent Cochet est une "star" du net mais qui se souvient de Bertrand Sebileau ? Pas grand monde...

:mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 20:16
par Remph
La moyenne d'âge à la GP5 va prendre un coup dans l'aile j'ai l'impression. :siffle:


- cette semaine je suis passé pas si loin d'un face to face (automobiliste qui double à un moment pas très opportun + moi à 120-130 je crois). Mon équipement aurait pas servi à grand chose.
- quand je suis tombé à faible vitesse, ma botte m'a grandement limité l'entorse et le pantalon moto m'a épargné la peau.
Dans les 2 cas ce sont des erreurs de ma part. Je ne tiens pas l'automobiliste 100% fautif dans le premier cas et je n'en veux pas non plus au tracteur et à la pluie d'avoir rendu la route glissante dans le deuxième cas. C'est mon comportement dans le premier cas et mes capacité de "pilotage" (lol) qui m'ont fait défaut. Je continue donc de m'équiper, non pas pour éviter d'avoir peur mais parce que parfois je dépasse mes limites et boum. Pas grave je remonte et je recommence. Si on était capable d'apprendre et d'élever son niveau en se confrontant toujours à la difficulté idéale et sans imprévu possible, on aurait pas besoin de protection.

Je suis sûr que beaucoup ici sont conscients des limites de leurs protections, souvent acquises lorsqu'il y a des promo qui rendent cela abordable, et que aussi tout le monde est d'accord que s'éviter des bobos passe par notre attitude au guidon.

Pour le coup je vois pas pourquoi ton sujet te ferait autre chose que des copains.


:coucou:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 20:20
par Stavva
Ha si un p'tit up.. Je flippe à mort quand la miss part seule en bécane... Pis un peu aussi de mettre mon grand sur une brèle les mois qui viennent...



C'est tout...

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 21:16
par Julio
Très intéressant ton pavé Kawasutra !

Mon boulot sera de m'en souvenir à chaque fois que j'enfile le casque :oops:

Il est vrai que les gamelles nous en apprennent long sur nos limites qui sont propres à chacun, mais force est de constater qu'il est bien dommage de repartir les pieds devant pour avoir simplement tenté de repousser ses limites (sauf sur un custom, les pieds en avant c'est normal :mrgreen: ).

J'ai toujours pensé que la solution au plaisir de pilotage est dans les circuits... mais ce n'est peut être qu'une illusion car le danger existe aussi puisque ce jeune pilote pro y est passé, et que nous ne sommes pas pro.
Stages de pilotages peut-être?

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 22:51
par kawasutra
.

Julio a écrit : Il est vrai que les gamelles nous en apprennent long sur nos limites qui sont propres à chacun
Stavva a écrit : Laurent Cochet est une "star" du net mais qui se souvient de Bertrand Sebileau ?
Bertrand Sebileau encourageait les motards à "connaître les possibilités de sa moto et améliorer les siennes".

La difficulté consiste à faire le distinguo entre "possibilités" et "limites" que ce soit pour le pilote ou la machine.
Quand on se gamelle, c'est les limites que l'on est allé chercher… et on les a trouvé. :D
Mais on peut passer sa vie de motard sans se planter et sans se traîner non plus.
Le tout est de rester dans les possibilités; les siennes et celles, souvent meilleures, de sa moto.
Elles évoluent avec le temps; il ne faut pas tout vouloir tout de suite.
Les kms parcourus sont autant d'occasions de s'améliorer.
Elle peuvent aussi régresser parce qu'on ne roule plus autant qu'avant ou moins vite ou parce que les capacités perso baissent.
Rien n'est définitivement acquis dans ce domaine et on voit régulièrement des vieux qui se remettent à la moto avec en tête la performance d'il y a 20 ans et qui se plante lamentablement à la reprise du guidon.
Si je prends mon cas, mes possibilités diminuent. :(
C'est con, je vois un poil moins bien, je suis un peu moins vif lorsqu'il faut intégrer plusieurs facteurs de la route dans un même instant, ce qui rend la vision d'ensemble moins fine.
En plus, j'ai rendu la main depuis que je roule en transalp.
Je roule encore trop vite par rapport aux radars que je croise sur ma route mais c'est sans commune mesure avec le rythme qui était le mien avec mes kawa.
Bref, si demain je roule comme au temps de mon gpx, je ne serai dans mes limites plus que dans mes possibilités.
C'est comme cela et il faut accepter le temps qui passe.

Ceci dit, ma sécurité sur la route maintenant doit être du même ordre qu'avant alors que ma moyenne a bien baissée.
Je suis toujours dans ma zone de compétence; je roule détendu et c'est quand je sens une tension que je m’interroge au sujet de ma façon de rouler.
C'était déjà le cas avant avec mon gpx et c'est toujours le cas avec ma transalp.

Pour ce qui est de la piste, je ne suis pas compétent pour te répondre, je suis d'une génération qui considérait que la piste, c'était la route. :mrgreen:
Bertrand Sebileau a écrit dans la presse moto qu'un ou deux stages sur piste, c'était équivalent à 100000 km sur route ouverte.
Je ne vais pas le contredire; je suis une bille à coté de lui.
Ce qui est capital, c'est d'être à l'aise en toute circonstances sur sa moto.
Cela veut dire que l'on sait freiner fort de l'avant sans se prendre une crise cardiaque et pratiquer l'évitement sans que cela soit pour soi un coup de dés.
On doit pouvoir aussi freiner sur l'angle ainsi qu'être capable de changer de trajectoire en courbe.
Si ces choses sont assimilées, je ne suis pas sûr qu'un stage moto soit d'une importance capitale.
Maintenant, si on en a l'occasion, ce ne peut être qu'une expérience enrichissante, à condition de ne pas avoir les chevilles qui gonflent et de s'amuser à 160 sur la roue arrière en passant devant chez goldo. :wink:

Le maître mot pour moi est de se sentir à l'aise sur sa moto.
Si c'est le cas, c'est que l'on est dans le bon rythme, le sien.
Sinon, il faut envoyer moins de câble ou prendre des dispositions pour améliorer ses dispositions personnelles.
Dans cette perspective, aller serrer quelques boulons en prenant une heure ou deux avec son moniteur moto école préféré mais pour autre chose que pour avoir le papier que l'on a déjà est une option à considérer.
Des virées de groupes avec des motards fiables et non pris d'ébriété peuvent améliorer les choses.
Un stage moto peut aussi combler des lacunes.
goldo a écrit :demande à Drake ,il connait le chemin .
Je sais, il m'a déjà dit que tu était une bonne adresse. :D
Au fait, ça me fait penser, il faut que je le balance: il t'appelle "LE VIEUX"
Quelle ingratitude de jeune con; tu trouves pas :?: :mrgreen:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 05 juin 2016, 23:05
par cahut
:clap2: :clap2: :clap2: alors là... bravo. un poil long soit! mais alors quel bon sens, quelle belle reflexion. pour ma part, je fais attention, je suis toujours equipé comme il se doit et ne roule pas comme un furieux. j ai une petite mere de 3 ans a la maison qui attend son papou tout les soirs avec impatience, et j ai pas envieque ma femme lui annonce un soir que je rentrerai plus! donc mef. en plus elle aime deja la moto et sait qu elle doit mettre le casque pour en faire! :coupe: que ma femme lui annonce un soir que je rentrerai plus! Image

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 06 juin 2016, 18:00
par jennygpz500
Le risque 0 n'existe pas et nulle part !
Que ce soit en moto, à pieds ou même en voiture ... Rouler c'est mon métier, mettre la vie de mes passagers en jeu mon gagne pain et croyez moi le danger ne vient pas forcément toujours de soi mais bien souvent DES AUTRES !
Dès lors qu'on bouge il y a un risque et même en restant sur place d'ailleurs ... vivre c'est risquer quoi qu'il en soit !
Pour ma part, j'optimise mes chances de réussite : équipement, mode de conduite ... après j'ai mes travers comme tout à chacun mais ça reste modéré !
Donc se souvenir qu'on est pas Highlander c'est très bien mais ça ne fait pas tout !

Prudence à tous ! :coucou:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 06 juin 2016, 18:15
par goldo
kawasutra a écrit :.

Julio a écrit : Il est vrai que les gamelles nous en apprennent long sur nos limites qui sont propres à chacun
Stavva a écrit : Laurent Cochet est une "star" du net mais qui se souvient de Bertrand Sebileau ?
Bertrand Sebileau encourageait les motards à "connaître les possibilités de sa moto et améliorer les siennes".

La difficulté consiste à faire le distinguo entre "possibilités" et "limites" que ce soit pour le pilote ou la machine.
Quand on se gamelle, c'est les limites que l'on est allé chercher… et on les a trouvé. :D
Mais on peut passer sa vie de motard sans se planter et sans se traîner non plus.
Le tout est de rester dans les possibilités; les siennes et celles, souvent meilleures, de sa moto.
Elles évoluent avec le temps; il ne faut pas tout vouloir tout de suite.
Les kms parcourus sont autant d'occasions de s'améliorer.
Elle peuvent aussi régresser parce qu'on ne roule plus autant qu'avant ou moins vite ou parce que les capacités perso baissent.
Rien n'est définitivement acquis dans ce domaine et on voit régulièrement des vieux qui se remettent à la moto avec en tête la performance d'il y a 20 ans et qui se plante lamentablement à la reprise du guidon.
Si je prends mon cas, mes possibilités diminuent. :(
C'est con, je vois un poil moins bien, je suis un peu moins vif lorsqu'il faut intégrer plusieurs facteurs de la route dans un même instant, ce qui rend la vision d'ensemble moins fine.
En plus, j'ai rendu la main depuis que je roule en transalp.
Je roule encore trop vite par rapport aux radars que je croise sur ma route mais c'est sans commune mesure avec le rythme qui était le mien avec mes kawa.
Bref, si demain je roule comme au temps de mon gpx, je ne serai dans mes limites plus que dans mes possibilités.
C'est comme cela et il faut accepter le temps qui passe.

Ceci dit, ma sécurité sur la route maintenant doit être du même ordre qu'avant alors que ma moyenne a bien baissée.
Je suis toujours dans ma zone de compétence; je roule détendu et c'est quand je sens une tension que je m’interroge au sujet de ma façon de rouler.
C'était déjà le cas avant avec mon gpx et c'est toujours le cas avec ma transalp.

Pour ce qui est de la piste, je ne suis pas compétent pour te répondre, je suis d'une génération qui considérait que la piste, c'était la route. :mrgreen:
Bertrand Sebileau a écrit dans la presse moto qu'un ou deux stages sur piste, c'était équivalent à 100000 km sur route ouverte.
Je ne vais pas le contredire; je suis une bille à coté de lui.
Ce qui est capital, c'est d'être à l'aise en toute circonstances sur sa moto.
Cela veut dire que l'on sait freiner fort de l'avant sans se prendre une crise cardiaque et pratiquer l'évitement sans que cela soit pour soi un coup de dés.
On doit pouvoir aussi freiner sur l'angle ainsi qu'être capable de changer de trajectoire en courbe.
Si ces choses sont assimilées, je ne suis pas sûr qu'un stage moto soit d'une importance capitale.
Maintenant, si on en a l'occasion, ce ne peut être qu'une expérience enrichissante, à condition de ne pas avoir les chevilles qui gonflent et de s'amuser à 160 sur la roue arrière en passant devant chez goldo. :wink:

Le maître mot pour moi est de se sentir à l'aise sur sa moto.
Si c'est le cas, c'est que l'on est dans le bon rythme, le sien.
Sinon, il faut envoyer moins de câble ou prendre des dispositions pour améliorer ses dispositions personnelles.
Dans cette perspective, aller serrer quelques boulons en prenant une heure ou deux avec son moniteur moto école préféré mais pour autre chose que pour avoir le papier que l'on a déjà est une option à considérer.
Des virées de groupes avec des motards fiables et non pris d'ébriété peuvent améliorer les choses.
Un stage moto peut aussi combler des lacunes.
goldo a écrit :demande à Drake ,il connait le chemin .
Je sais, il m'a déjà dit que tu était une bonne adresse. :D
Au fait, ça me fait penser, il faut que je le balance: il t'appelle "LE VIEUX"
Quelle ingratitude de jeune con; tu trouves pas :?: :mrgreen:


oui je sais qu'il me nomme le vieux , :lol:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 07 juin 2016, 15:20
par Remph
Ce billet est bien dans le thème: http://moto-securite.fr/vrai-pilote/
"Se conduire en vrai pilote"
Pas la première fois que je mentionne un article de ce site, je le trouve vraiment bon.

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 07 juin 2016, 22:23
par kawasutra
J'ai lu l'article avec intérêt mais j'ai du mal avec la comparaison pilote avion / moto.
Le pilote accomplit / finalise un travail d'équipe.
Le motard agit en "indépendant".
Le pilote est sur des rails pour l'essentiel de sa mission.
Le motard est l'essentiel du temps dans un exercice d'improvisation.
L'accent est porté sur la décision du pilote.
Le motard est plus dans une logique de réflexes; les bons qui l'épargne et les mauvais qui aggravent la situation.

Le motard est rapproché de la condition du pilote au motif qu'il perd sa peau au même titre qu'un équipage en cas de crash mais la comparaison ne va guère plus loin, à mon sens, si on analyse dans l'objectif de tirer des solutions applicables au motard.

Pour moi, un motard gagne sa véritable sécurité en se confrontant à son environnement au quotidien, en développant une façon de faire qui va devenir "une nature"; comprendre un ensemble d'actions que l'on réalise en mode quasi automatique en fonction des circonstances rencontrées.
C'est dans ce mode très rapide et efficace que l'on est le plus en sécurité sur sa moto.
C'est pour cela que la vitesse à moto peut être une bonne amie car elle développe par la force des choses.ces dispositions à agir vite dans un sens ou dans l'autre.
Ensuite, quand on s'est constitué une "banque de données" de réactions diverses en fonction des situations rencontrée, elles sont très vite disponibles en fonction des situations que l'on croise, ce qui fait que, plus son vécu de motard est consistant, moins on se trouvera en situation de surprise sur la route.
C'est pour cela que l'on peut théoriser à l'envie sur quoi faire sur sa moto mais c'est d'une utilité pratique marginale.
Ce qui sauve, c'est par exemple regarder loin devant soi, surveiller la roue avant gauche du véhicule que l'on double, avoir en mémoire ses freinages efficaces en ligne droite, en courbe, sur le sec, sur le mouillé ainsi que l'angle admissible en virage en fonction de la topographie des lieux et les possibilités de correction de trajectoires offertes.
Toutes ces choses, avec de la pratique, on peut les gérer en "pilote automatique" pour reprendre une formule aéronautique.
Souvenons nous de nos débuts en bagnole quand il fallait tout conscientiser: c'était laborieux.
Ensuite, on ne pense plus à ses pédales, son levier de vitesse; on roule décontracté en écoutant la zic et en posant le regard là ou il faut quand il faut.
C'est aussi vers cela qu'il faut tendre si on veut rouler en sécurité à moto.
Cela ne demande pas d'avoir le profil de pilotes avion triés sur le volet mais est accessible au plus grand nombre.
C'est un mécanisme de base des humains; ainsi, on ne réfléchit pas à marcher ou au rythme de notre cœur ou de notre respiration tout comme on n'a pas besoin de penser à tenir l'équilibre pour ne pas tomber.
Cela ne viens pas en un jour et le résultat n'est pas le même pour tous mais il faut savoir se faire confiance et aller vers un savoir faire qui ne manquera pas de venir avec la pratique.

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 07 juin 2016, 22:45
par Remph
J'ai dû relire l'article car ce que tu exposes ne m'avait pas du tout interpellé.
Pour moi la comparaison vient du fait que les limites avant l'accident sont plus minces qu'ailleurs et que la marge d'erreur est plus réduite aussi. Et la conclusion que j'en tire c'est qu'il est présomptueux de se comparer à un pilote justement.

Que nos action ont des conséquences moins rattrapables qu'en voiture. Je le vois bien, la glisse en voiture ça me gêne vraiment pas, je la cherche même parfois (faire tourner la voiture sur un freinage appuyé c'est jouissif :p), en moto la glisse je la crains et j'ai pas encore réellement confiance dans mes pneus et la route. Je n'ai pas non plus pris le temps de m’entraîner à chercher cette limite (jamais fait frotter cale pied)

Quand on voit les pilote du TT en ce moment qui roulent aux limites, là ce sont bien des pilotes. Le pilote de ligne, il ne peut pas non plus se permettre un faux pas. Il pourrait piloter son avion sans passager, ça changerait rien à ça.

Ce que je retiens de l'article, c'est que nous motards lambda on est pas des pilotes. Il peut nous arriver de "piloter" quand on conduit aux limites (celles de la machine) mais le reste du temps on se déplace, on conduit en faisant gaffe à l'environnement comme tu dis.

Et j'imagine que le pilote d'avion de ligne a lui aussi automatisé énormément de choses, beaucoup de réflexes, et qu'il réserve ses compétences en improvisation à l’atterrissage et au décollage par exemple, et quand il sort des "rails".

Pour moi l'article permet de faire redescendre sur terre ceux qui se disent pilote de leur moto mais qui conduisent n'importe comment.


Je réponds peut-être à côté :heu:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 07 juin 2016, 23:09
par mil14
La théorie c'est juste un carburant de la créativité, car entre ce que veut dire, ce qu'on dit, ce qui est entendu et ce qui est compris, Ya toujours la place de garer un Boeing.

Ça n'empêche pas de se concentrer sur l'application d'un concept a une pratique, et avec un peu de chance de trouver un truc qu'on cherchait pas.

Pis ça fait des trucs a se raconter, quand on peut pas rouler.

Et quand même, parfois, quand les langages sont partagés et les communications soignées, Ya quand même quelques vraies informations qui peuvent transiter...

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 08 juin 2016, 08:50
par papy_is_back
Mais il ne faut pas confondre la notion de concept et le concept de notion.

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 08 juin 2016, 08:52
par mil14
papy_is_back a écrit :Mais il ne faut pas confondre la notion de concept et le concept de notion.
Ca c'est bien vrai ! Mais c'est quoi la différence ? :oops:

Re: Réflexion au sujet de la mort d'un pilote

Publié : 08 juin 2016, 09:01
par papy_is_back
J'décooooooonne   :lol: