Comme je n'étais pas sûr de mon montage, j'ai préféré fractionner mon parcours. Aussi, la première partie m'a mené juste à une centaine de kilomètres plus loin, dans la haute vallée de l'Aude, à Espéraza. Ainsi, pour le cas où mon bricolage aurait été défectueux, il m'était possible de réparer.
Donc en fin d'après midi, direction plein sud par la nationale qui va droit vers l'Espagne et qui longe l'autoroute A9, saturée de circulation en ce samedi puis je bifurque vers l'Est pour traverser les Corbières. La moto fonctionne bien et la réparation semble tenir. Quelques petits arrêts photos pendant lesquels je remarque des traces de liquide de refroidissement. En effet, un raccord au vase suinte quand le moteur ne tourne pas.
Château de Serres :
Paysage des Hautes Corbières :
Une fois arrivé à destination, je démonte pour voir s'il reste du liquide dans le réservoir. Comme il en reste, je ne comprends pas trop d'où sortent les taches remarquées. Aussi, ayant dégotté un autre flacon, je décide d'en faire un autre car je soupçonne le premier d'être foireux au niveau d'un perçage qui doit être irrégulier.
Remontage, mise ne température et ça semble être plus étanche.
En allant au resto, je croise ça.
Dimanche matin, levé à six heures. Un café, une cigarette, un plein. Me voilà parti dans le matin très frais. Première montée de col de la journée.
Le château de Puivert se réchauffe au soleil :
Arrive l'Ariège, changement de région. Le soleil est de la partie. Malgré tout je croise une bande de brouillard durant quelques kilomètres.
A Saint Girons, le soleil est bien installé et j'attaque la montée vers le col de Port d'Aspet.
Il est à noter que les distractions sont rares dans le pays.
Il y a beaucoup de monde sur les routes, notamment des cyclistes alors la prudence est de mise. Je franchis le premier col et enquille vers le second, le col de Menthé :
Vue depuis ledit col, vers Saint Béat :
Dans la ville, je vire au Sud, franchis la frontière pour atteindre le col du Portilhon :
La descente me mène à la verte vallée d'Aure, que je remonte plein Sud encore.
Pour franchir la frontière, ça se fait par un tunnel (pas de route de col, sinon, c'est à pied...), celui d'Aragnouet-Bielsa. La circulation y étant alternée, faut parfois être patient (11 minutes au maximum).
Après 3 kilomètres à un train de sénateur (70kmh dans le tunnel, cent mètres entre chaque véhicule et j'aime pas les tunnels ), me voilà en Aragon. Enfin !
A Ainsa (les photos viendront plus loin), petit repas de tapas vers 15h, à l'heure ibérique.
Après ce bref épisode de restauration, je reprends la route en flânant au hasard, profitant des belles voies désertes et des paysages sauvages.
C'est un peu par hasard que je me retrouve au Portalet où je n'avais pas foutu les roues depuis au moins dix ans :
Je profite de l'arrêt photo pour consulter la carte. Je me rends compte que pour revenir à ESCUNA, là où j'ai mes habitudes, il faut que je franchise trois bons cols et qu'il y a pas moins de trois heures de route et un nouveau passage du tunnel d'Aragnouet...
Il est 18heures ; faut pas que je traine.
Je monte vers le col d'Aubisque. Dès le début, je me fade un putain de gazier en Harley qui trajecte sur la largeur de la route et ouvre en grand dès que c'est un tantinet droit. Je patiente un peu puis dans une courbe un peu large que le type à trajecté bien trop large, j'en profite pour lui faire l'intérieur. Quatre virages plus loin, je l'ai plus dans les rétros et il ne me bouchonne plus.
Dans la dernière partie de la montée, ça sent pas bon.
Ce ne sont que des nuages alors je persiste. Le col est bien dans le coltard. C'est dommage, c'est celui que je préfère dans les Pyrénées... Je reviendrai !
ensuite je me dirige vers le col du Soulor qui est plus dégagé.
Depuis le Soulor, en regardant Aubisque on constate la visibilité :
La descente vers Argeles Gazost est humide, un peu grasse même alors je descends tranquillement et passe la ville pour prendre la direction du col du Tourmalet.
La vallée qui précède est sous les nuages mais, plus je monte, plus ça se découvre et ça me permet d'augmenter le rythme d'un cran.
La montée du Tourmalet :
Vue depuis le Tourmalet, vers Argeles Gazost :
Le temps d'une cigarette, je profite du spectacle des nuages qui rampent le long des flancs de la montagne. Il ne me reste encore pas mal de route et ne m'attarde pas trop.
La descente est encombrée de bagnoles et comme je traverse pas mal de hameaux, je préfère rester gentiment derrière et en profite pour me reposer avant le dernier col du jour.
L'ascension du col d'Aspin se fait à bon rythme, la route étant déserte. Il est à noter que lorsque j'ouvre en grand, le gpz n'aboit pas, il jappe ! ^^
Des saloperies de camping cars m'empêchent de prendre de photo de l'autre versant. Tant pis, de toute façon, je n'ai plus trop le temps.
Je reprends la route tranquille, je commence à fatiguer et il me reste une heure et quart de route au bas mot. C'est entre chiens et loups que je remonte vers le tunnel. Comme la région est relativement sauvage, j'adopte une cadence tranquille en attendant que ça passe. Dans le secteur, les troupeaux sont en liberté et je soupçonne que ça fourmille d'animaux sauvages aussi.
Quand je me présente au tunnel, coup de bol, le feu est vert et ne lambine pas. De l'autre côté, c'est la nuit noire. Je remonte deux voitures qui roulent relativement bien. Ne voulant pas tenter le diable, je me cale derrière elles et profite de leur éclairage.
IL est 22 heures quand j'arrive à destination. La pension où je dors habituellement est tenue par un couple de personnes âgées. Aussi, j'hésite à déranger, sachant qu'il y a un hôtel de l'autre côté de la route.
Malgré tout, je me présente à la pension qui est calme. En entrant dans le hall, j'entends la télé des gérants et remarque des bruits d'assiettes. En Espagne, c'est l'heure du repas du soir, j'avais oublié et j'ai moins de remords à frapper à leur porte même si je n'aime guère déranger les gens durant les repas.
Surprise, c'est une nana d'une trentaine d'années qui m'explique qu'elle a repris l'affaire et qu'il lui reste de la place au tarif de 25€ la nuit. Pour le prix, c'est une chambre, avec deux lits simples, une sale de bains avec toilettes, draps et serviettes fournis. Elle me fait visiter pour la forme car je connais déjà mais je la soupçonne de vouloir me montrer qu'ils ont mis un coup de peinture et changer les rideaux de douches (les rideaux de douche, dans toutes les chambres, étaient roses ! ).
Je me change vite fait et vais au resto du coin car j'ai un faim de loup.
Demi, entrée, plat, café, c'est une facture de 15.95€... Ces montants me laissent rêveur....
Une douche et au lit.
Le lendemain, debout à 6h30 pour assister au lever du soleil, ça vaut son pesant de cacahuètes :
Puis je descends vers Ainsa prendre un petit déjeuner. Là, c'est la surprise du jour, le croissant est relativement bon. En Espagne, il faut le savoir, tout est bon sauf ce qui est dessert et viennoiserie. Cependant, les ibères ont pris goût au pain et à la viennoiserie et il semble que des efforts soient fait dans ce sens.
Sur le chemin, je croise une victime de la route :
La ville d'Ainsa (je vous avais dit que les photos viendraient après) :
Après le café - croissant -clopes, je reprends la route car je veux voir un certain village.
En effet, au printemps dernier, un ami propriétaire d'une auto école qui organise des sorties moto annuellement m'avait invité. Pour la première fois en onze ans, la sortie était prévue sur deux jours et la destination était l'Aragon. Pour des raisons financières, j'avais dû refuser malgré moi...
Je reprends donc la route vers Alquézar. Sur le chemin, je croise ça :
Puis ça :
et ça :
Pour enfin parvenir à ce village là :
Le village étant interdit à la circulation, je reste à l'extérieur et en profite pour prendre un café et préparer mon itinéraire retour. C'est environ 550km qui me reste à parcourir.
Comme il est tard quand j'arrive à Alquézar, je prends une grande nationale pour abattre un maximum de kilomètres. Une fois lassé de bouts droits, à l'entrée de la province de Catalogne, j'enquille vers Sors, par une petite route qui va bien. A Sort, il est treize heures et je déjeune rapidement avant d'enquiller la fameuse nationale 260 qui va me porter jusqu'à la Séu d'Urgell, au pied d'Andorre.
C'est bien une nationale mais ça tournicote sévère. Ca monte bien, avec de belles courbes puis on traverse un plateau où la route est un peu viroleuse et ça redescend vers la fin. Ici, le dimanche, c'est le territoire des motards endorrans qui viennent avec leurs motos dernier cri, tout équipés de combardes en cuir de la dernière collection et, attention, ce n'est pas de la frime. Pour les avoir vus faire, je peux dire que les types envoient du gros et que sans connaître la route, ça peut vite être dangereux.
A la Séu d'Urgell, j'opte pour traverser l'Andorre car c'est le chemin le plus court et je commence à être un poil fatigué. La traversée de la principauté se faisant à 60km/h, la vitesse réglementaire, j'en profite pour me reposer avant d'entamer la descente vers la France et notamment la route nationale 116 qui me ramera jusqu'à Perpignan...
Deux jours de roulage, presque 1300km, des paysages plein les yeux. c'était un bon jour pour rouler...
