Les habitués de la shoutbox le savent déjà et en ont entendu quelques détails, cet été, j'ai fait un road trip européen, et depuis je traine à vous écrire un compte-rendu pour narrer mes aventures. Alors que j'ai raté la GP6 à cause de ça quand même.
Ca faisait longtemps que j'avais envie de faire un trip un peu long comme ça, depuis les GP (pas trop la GP3 parce que j'étais à 20km


L'an dernier on avait bien refait un petit voyage à San Remo (à cheval sur le créneau GP-Sud

Bref, cet été on avait du temps libre, donc on a choisi de faire un gros voyage. Ma copine étant lituanienne, on a choisi de rallier Grenoble à la Lituanie. Après mal de tergiversations au printemps, notamment sur "devrais-je utiliser le voyage comme une excuse pour changer de moto et me prendre un gros trail avec valises ?", mon côté radin m'a poussé à garder le ZZR (même si j'avoue qu'il y avait un Vstrom1000 qui me faisait de l'œil..) et on a décidé qu'on partirait avec le top-case, les sacoches cavalières (souples, achetées 35€ chez Dafy...) et celle de réservoir (Bagster, magnétique, plutot très grande quand on la déplie) parce que de toutes façon, on n'a pas envie de visiter en tenue de moto, surtout en plein été, alors qu'une balade printanière dans Annecy nous avait déjà gonflé) et que donc, si on ne compte pas laisser la moto garée avec le bordel dessus, on n'a pas besoin de valise fixe.
Donc début juillet, on a commencé à vraiment penser à planifier la chose (jusque là, on savait juste qu'on voulait être arrivé avant le week-end du 15 aout, partir après le 14 juillet, et quelques idées d'endroit qu'on voulait voir). C'est donc un dimanche au bord d'un lac de montagne, (enfin, pas trop, on y était allé à moto. "montagne", c'est surtout pour le paysage) penché sur une carte de l'Europe,pour essayer de prévoir nos étapes, (à la louche hein, mais on veut éviter de faire plus de 400km par jour) et un trajet.

Au final, on arrive à quelque chose de correct, avec un choix après 10 jours de route de savoir si on prolonge sur 3 ou 8 jours, en gros.
Bon et comme on veut être le dernier week-end de juillet en Allemagne pour voir une amie, ça nous fixe une date de départ : le vendredi qui arrive. Bref, va falloir s'activer un peu, préparer les affaires. Le mardi, on monte un train neuf de PR4 (le précédent était plus qu'usé, ça tombe bien).
Petite panique, la veille du départ, mon frangin, qui n'a pas fait de moto depuis des lustres, décide qu'il compte en louer une pendant les vacance et il veut donc récupérer son cuir... Génial, on est jeudi, il est 16h30 et faut trouver un blouson et des gants.
Bref, on prends les vélos (ahah...) et on va au Yamaha du coin, et on trouve un textile Furygan et une paire de gant en solde. C'est cool, ma copine est grande, on a pris un modèle homme, et si j'enlève la doublure, le blouson me va aussi. Idem pour les gants. Toujours ça de pris.
Jeudi soir, il est temps de préparer nos affaires. On a choisi de ne pas embarquer de tente ou de sac de couchage : on ne veut de toutes manières pas laisser nos affaires comme ça et puis on a envie de se permettre un peu de confort, comme dormir dans un lit par exemple. Par contre, comme on compte rester sur place ensuite, il faut emporter nos deux pc, avec les chargeurs : ça prend de la place... et du poids. On embarque aussi deux assiettes et deux verres en plastique, couteau suisse, opinel, fourchettes et cuillers. Pas de thermos, on prend des bouteilles en plastique. Un peu de bouffe. Chaussures pour visiter à droites à gauches, sandales pour quand il fait chaud, tenue de plage, des vêtements un peu chaud pour quand il fait froid. On pense faire l'impasse sur les vêtements de pluie, mais au final au moment de partir on trouvera moyen de les rajouter.
Bref, nous voilà vendredi matin, la moto est prête :

On appréciera le rajout de dernière minute sur le top case : une veste de pluie ! Style manouche, quand tu nous tiens

Première partie : Rallier la Croatie
La premier bout du voyage, c'est de traverser les Alpes, le Nord de l'Italie, pour rallier la Croatie.
Nous voilà donc un vendredi matin, près à partir, avec même pas 30 minutes de retard sur le planning :

On a une grosse première journée puisqu'on a prévu de dormir à Bergame où une piaule airbnb nous attend. Et pour y aller, on a prévu de passer par le col du petit Saint Bernard, en retrouvant un pote à Bourg Saint Maurice pour se faire le col et un pique nique en haut.
On trace par l'autoroute parce qu'on connait un peu les routes aux alentours, puis on est pressé, quand même. On retrouve le collègue à l'heure, (miracle) et on traine pas, on met les voiles direct pour monter le col. Déjà que je me traine d'habitude, mais là, en duo avec tout le chargement, la mémère manque sacrément de couple. Pas toujours évident de doubler sur les petites routes avec peu de visibilité, mais on s'y fait.
Le temps se gate et il y a du vent, ça bougeote et fait pas si chaud... Et mémère est mal réglée apparemment, parce qu'à l'approche du col, il lui arrive de caler quand je débraye pour rentrer la première (dans une épingle, sympa, bref, on a failli s'y mettre quoi).
Pause pique-nique au sommet, avec rajout d'une petite laine quand même parce que ça caille.

D'après mon pote, ils ont refait la descente côté italien et ça va être top. Il pleut mais c'est pas grave.
Bon bah en fait, ils ont pas vraiment fini les travaux : feux de circulation alternée, poids-lourd (et non je ne parle pas du zzr), revêtement supérieur qui disparait, avec des transitions bien marquées... un vrai bonheur ! Heureusement que le café est bon en italie, ça remonte le moral.
Mais bon, il nous reste pas mal de route à faire avant d'arriver à Bergame, alors on se remet en chemin.
La vallée d'Aoste est assez grandiose, route sympa, montagnes et forteresses magnifiques. Par contre, quand on fait les pinces et qu'on ne prend pas l'autoroute, on passe son temps à rouler à 50/60 dans les traversées de villes. Du coup le rythme n'est pas énorme et le temps passe
(Aparté sur les autoroutes italiennes : il n'y a pas de tarif spécial moto, donc ça douille un peu)
(Autre aparté sur l'Italie : l'essence est très chère. Je l'avais déjà remarqué à San Remo l'an dernier, mais en gros, c'est moins cher sur l'autoroute en France que hors-autoroute là bas)
Bref, on roule, on se perd un peu, et on décide finalement d'y aller via un peu d'autostrada et le périph de Milan : mauvaise idée, c'est un gros bazar,bouchons sur 4 voies...
Et alors, autant sur la nationale, les mecs se mettraient presque dans le fossé dès que vous arrivez derrière, autant dans les bouchons ils font tout pour ne pas vous laisser passer...
Conclusion, après plus d'une demi heure à l'embrayage et à jouer l'équilibriste (ah bah vi, en dessous de 10km/h le ZZR ne tient pas tout seul, et avec madame et les bagages, c'est quelque chose) je suis rincé. Sans compter qu'il fait chaud, lourd, et que la pluie se met à tomber. Heureusement, on arrive à sortir du périph et se mettre à l'abri. Le temps que sa passe on trouve un autre itinéraire évitant le périph, même si un peu plus long.
Au final une première journée de plus de 400 bornes c'était assez intense. Une bonne douche, des restes de pique nique et au dodo !
Le lendemain, on veut visiter Venise donc petite étape, environ 200bornes.
Petite surprise au matin en montant les bagages :

Eh ouais, ma cavalière se déchire. Bon c'est bien foutu et les affaires ne peuvent pas en sortir, il y a une double couche mais quand même...
Une solution de manouche qui durera le reste du voyage :

C'est pas grave on reprend les petites routes, on fait du tourisme bucolique, on visite Lidl pour le ravitaillement, et on pique-nique au bord du lac de Garde :

Un petit arrêt dans Verone pour un café et hop direction Padoue pour l'étape du jour. On prendra le train pour visiter Venise

Les glaces, c'est moins cher quand t'achètes direct un bac au super marché



A noter qu'on tombera sur un hôte super cool qui nous amené à la gare de Padoue et est venu nous chercher le soir quand on est rentré. ça nous a fait gagné du temps et en rentrant on était bien content de pas devoir marcher 5 bornes de plus. Parce qu'en étant pingre, on n'a pas pris les gondoles à Venise

3ème jour : enfin arriver en Croatie.
En partant, on voudrait quand même voir un peu Padoue, et la basilique Saint Antoine. Comme on est trop bête pour suivre les panneaux, on ne l'a pas vu parce que c'est un vrai labyrinthe de sens unique, en espérant y retourner, on s'est perdu dans les rues pavées de la vieille ville. Bref, du coup, on a fait une pause :

Le GPS nous indiquant un parcours de 15km qui sortait de la ville, la contournait et revenait pour voir la basilique qui était à genre 500m à vol d'oiseau, on a décidé de tracer notre route. (oui, on ne laisse pas la moto avec les affaires comme ça, et on avait moyennement envie de se promener avec tout le barda vu la température déjà élevée...)
Bref, on trace notre route, en voulant encore une fois éviter les autoroutes, donc à un rythme plus que pépère. Du coup on finira par prendre l'autoroute. Qu'on quittera pour aller au bord de la mer pour pique niquer. Qu'est ce qu'il fait chaud avec l'équipement ...

Bref, après cette pause repas saucisson tomate pain (un classique), on repart et là, premier souci sur le camion : plus d'info de vitesse... On s'arrête et bam, câble compteur pété, la gaine a cassé au niveau du branchement sous le compteur.
Oui oui, le cable de compteur changé à la GP4, donc environ 10 000 bornes, sauf que cette fois j'ai pas les doigts de fées de Oufman et Ninjaboy pour bosser à ma place :

Bref, une sacré volée de jurons plus tard, sous la chaleur, utilisation du tournevis du couteau suisse pour enlever la petite plaque sous la bulle qui tient par 4 vis et empêche de passer la main, démontage de la bagagerie pour accéder aux outils sous la selle pour réussir à desserrer le câble côté roue, on remonte le tout et roule, sans distance, (heureusement y a une jauge à essence sur le ZZR) ni vitesse.
C'est pas grave, c'est joli autour :

Un peu plus tard, je prendrais une app gps sur le téléphone pour étalonner un peu le compteur. Comme ça bouffe un max de batterie, on ne s'en servira pas trop longtemps (eh oui, pas monté d'allume-cigare, on s'est dit qu'au pire on pouvait utiliser les pc pour recharger les téléphones, et qu'on avait aussi une batterie externe mais c'est pas super commode, surtout via les pc qui sont en fait dans le coffre).
On finit par quitter l'Italie pour entrer en Slovénie, et là c'est le bonheur, la route est top niveau que ce soit revêtement ou trajectoire, paysages un peu montagneux et vert, de la fraicheur. On est enchanté !
Ce n'est qu'un petit passage, on traverse quelques dizaines de kilomètres et on arrive en Croatie et bam, contrôle aux frontière... Flute les passeports sont dans un sac, dans le coffre, descendre de moto, quitter les casques, sortir les trucs, penser le cash qu'on avait rangé avec les passeports, parce que ça pourrait être mal perçu


Bref, nous voilà en Croatie, plus très loin de Rijeka où on fera étape.
Note pour plus tard : quand on ne veut pas prendre l'autoroute, bien planifier le trajet avant parce que suivre les panneaux, c'est difficile.
Bref, on a pris l'autoroute en Croatie. Superbe route, revêtement parfait, décor de rêve, vue sur la mer... rien à dire.
On arrive enfin à notre appart, on rate, on essaie de continuer et revenir, y a des sens uniques partout, c'est montagneux, bref, on remet le GPS...

Et on se gare sur le trottoir.
Une bonne douche et on peut sortir et se ravitailler :


La suite plus tard.
Edit :
Deuxième partie : la Croatie
Troisième partie : la Teutonie
Quatrième partie : le bloc de l'Est
Cinquière partie : le bloc de l'Est 2 : la Purge