19 nov. 2011, 16:03
Hello !
Merci pour ta réponse : je pense que je comprends un peu mieux ton point de vue.
kawasutra a écrit :Mon propos pourrait être réduit à une phrase:
Il arrive que les conducteur se conduisent de façon irresponsable parce que leur couverture d'assurance "les rend" irresponsables.
Certains, oui, mais je doute que ce soit la grande majorité.
Passé un certain âge, on sait très bien que le moindre carton (ne serait-ce que matériel), ben c'est tout de suite des emmerdes même si les assurances te remboursent.
J'ai une vieille voiture à laquelle je tiens car elle ne me coûte rien. Mais, si un jour je me plante (tans pis pour moi) ou si on me rentre dedans, elle est bonne pour la casse. Et ce n'est pas avec la misère que me remboursera l'assurance que je pourrais en racheter une autre dans le même état de fonctionnement. (Sans parler des frais annexes)
Pourtant, et c'est tout le paradoxe, je pense que le système d'assurance actuel est bien plus "performant" et équitable que la solution que tu proposes.
Juste pour revenir sur le mode d'indemnisation des assurances, je te confirme que l'assurance du sinistré (celui qui n'est pas en tort) ne se retourne pas contre celle étant responsable, c'est une légende : voir les conventions IDA, IRSA et IRCA. (Ou si on a un membre en BTS assurance, il pourra nous détailler tout ça). C'est pour cette raison que ton assurance veux te jeter comme un malpropre après plusieurs sinistres NON responsables, chose que les gens ne comprennent pas car ils pensent que c'est l'assurance adverse qui a payé les pots cassés.
Si je reprends tes idées (tu me dis si je déforme ta pensée mais sincèrement je ne pense pas) :
1) chaque personne devrait être tenue responsable de ses actes à tout moment
2) qui casse, paye.
3) on a le "droit" de prendre des risques tant qu'on en assume les conséquences
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1) chaque personne devrait être tenue responsable de ses actes à tout moment
Personnellement, et ce n'est pas de la lâcheté, je ne pense pas être maitre de mes actes en toutes circonstances. J'ai comme tout le monde des moments de fatigue, des étourderies (qui pourraient être graves), et des fois je n'évalue pas correctement la situation parce que je ne vois pas toutes les pièces du puzzle.
Je ne suis pas en train de dédouaner ceux qui font les cons, je dis juste qu'on ne peut pas être opérationnel et réactif à 100% 24 heures sur 24. C'est bien pour cette raison que la loi prévoit plusieurs catégories de personnes "surprotégées" : piétons, cyclistes, enfants, personnes âgées.
Dans un accident de la circulation, un piéton "gagne" toujours (juridiquement parlant) contre la voiture. Le seul moyen de n'est pas être considéré comme coupable est de prouver au tribunal qu'il voulait se suicider en se jetant sous tes roues.
Donc on n'est pas tous égaux devant la loi. Après, c'est sûr, certains en abuse mais dès qu'on a un tout petit peu de plomb dans la tête, généralement on se calme.
Ensuite, tout dépend de la "faune" que l'on côtoie tous les jours : un simple citoyen n'aura pas le même point de vue qu'un policier à Paris. Et ce même policier changera sûrement de point de vue s'il est muté dans une ville "tranquille".
2) qui casse, paye.
Si on applique ce principe, au final, ce sont les victimes qui vont trinquer car elles ne seront pas indemnisées correctement.
Si un jeune fait une connerie, on pourrait se dire qu'il aura toute la vie pour rembourser les dégâts mais en fait non. Parfois les sommes en jeu sont tellement énormes (d'où l'intérêt d'avoir un système d'assurance) qu'une vie ne suffit pas. Sans parler des effets secondaires : une personne qui sait qu'elle sera "pressée" comme un citron toute son existence, donc sans aucun espoir vis-à-vis du futur, il y a de fortes chances qu'elle tente de se soustraire à sa peine d'une manière ou d'une autre.
C'est peut-être cela qui explique la "clémence" des tribunaux : une personne sans avenir va rejeter le système tandis que si on lui laisse une chance (après avoir purgée sa peine), celle-ci participera à l'effort de financement commun.
Après, effectivement, on peut regretter que certaines valeurs se perdent, que la droiture de nos parents avait du bon.
Le souci avec la prison et notamment chez les jeunes, c'est qu'elle est "formatrice" : le multi-récidiviste de base en aura peur au début mais une fois qu'il aura fait la navette commissariat-juge-prison plusieurs fois, cela devient une routine et là, je te rejoins, cette personne devient un véritable poids mort pour tous le monde car Il coûte du pognon et n'apporte rien.
D'où l'opposition permanente entre la volonté de punir de manière juste tout en essayant de préserver le modèle social actuel.
3) on a le "droit" de prendre des risques tant qu'on en assume les conséquences
Si tu provoques un accident dont la facture financière et humaine dépasse tes capacités de "remboursement", tu deviens alors, comme le délinquant à la petite semaine, un poids mort de plus pour tous les autres.
D'où la tentation sécuritaire du gouvernement (désolé si je t'ai heurté avec le lien) afin de limiter les prises de risque de chaque personne. L'idée de base est compréhensible, limiter la facture sociale, mais lorsque la répression est trop forte ou aveugle, les gens se rebellent.
Le jour où les voitures conduiront toutes seules sur autoroute par exemple, je serai acheteur : pendant le trajet je pourrai lire, envoyer des mails, surfer sur Internet. Sauf que, le dogme gouvernemental évoluera et fera que toute personne n'adhérent pas à ce "formidable" système de conduite, soit disant sûr, seront pointées du doigt comme étant de dangereux terroristes (j'exagère à peine).
Et les personnes qui se laissent berner par ce genre de pensées finiront par comprendre, un peu tard, qu'au final elle n'y ont rien gagné et surtout pas en liberté.
De toute façon la sécurité routière n'est qu'un leurre. Les accidents domestiques représentent 20 000 morts par an mais bizarrement, rien sur le sujet ou si peu.
Normal, on ne peut pas les "tondre".
A+