09 oct. 2013, 23:39
kawasutra a écrit :minioim a écrit :
En médecine, un grand chapitre de nos cours d'éthique portait sur l'acharnement thérapeutique: à partir de quand doit on considérer qu'un déploiement de soin relève de l'acharnement plus que du soin? et bien c'est une question qui est extrêmement difficile à résoudre mais qui mérite d'être posée.
Si on ne considère pas le malade comme un corps mais comme une personne, l'équation est plus facile à traiter.
au contraire. elle est 2 fois plus difficile à traiter vu que tu ne sais généralement pas quel est le degré de souffrances elles sont prêtes à subir.
et même en tentant de l'expliquer, faut déjà en être capable, pouvoir poser un diagnostique sûr ("docteur il me reste combien de temps à vivre?" réponse disible: "entre 3 mois et 6 mois on peut pas être plus précis", réponse honnête "bah vu le stade et les dernières avancées de la maladie, ça peut être 3-4 mois, mais ça peut s'éterniser 2 ans si la maladie se "calme" ou que le soins est plus efficace sur vous que sur la moyenne, ça peut aussi être 2 semaines si les soin connu n'a pas d'effet sur votre cas... on peut pas trop vous dire monsieur...")
kawasutra a écrit :
Un bon médecin doit être à l'écoute de son patient et doit savoir l'accompagner dans une démarche de soins curatifs ou palliatifs, selon la décision éclairée de celui qui est au centre de la question: le malade.
très beau la théorie, envoie la pratique maintenant. Un bon médecin doit pouvoir se débrouiller pour bien se faire comprendre des patients qui ne sont pas toujours prêt à voir la réalité en face. pense notamment aux 5 étapes de l'acceptation du deuil qui sont sensiblement identiques quand c'est de ta personne qu'il faut "faire le deuil", en fait se préparer à mourir.
pour rappel les 2 premières étapes sont négation et colère. va obtenir un consentement éclairé dans ces conditions. et quand la maladie se dégrade trop vite pour arriver à la 5ème étape de l'acceptation? bah le médecin il se démerde.
kawasutra a écrit :
minioim a écrit :
prenons un exemple simple et connu: le cancer.
…
la grande problématique, et c'est pour ça que je dis que c'est une question compliquée, c'est de définir à quel moment, à quel age, il est "normal" d'avoir un cancer?
des cancers à 30 ans, ça existe. personne n'ira imaginer que c'est une mort naturelle de mourir à 30 ans. pourtant c'est le même mécanisme que celui qui peut avoir lieu à 80 ans...
alors oui, donner une limite chiffrée c'est quasi inconcevable. chacun juge en son âme et conscience. et je n'ai pas la réponse.
Pour moi, le cancer n'est pas directement lié au vieillissement.
Pour avoir été confronté directement à la question, et avoir été confronté à la mort par cancer de jeunes, voir très jeunes gens, crois bien que je serai heureux que tu sois dans le vrai, mais malheureusement, ces jeunes ne sont plus là, qu'ils aient été emporté par des leucémies, des tumeurs cérébrales ou autres saletés qui n'attendent pas le nombre des années.
Bien sûr, de nombreuses personnes âgées décèdent suite à un cancer que l'on peut qualifier de «normal» puisqu'il faut bien mourir de quelque chose et que d'autres pathologies, cardiaques notamment, sont mieux prises en charge qu'avant.
Pour moi, dans ces situations aussi, il n'est pas souhaitable que le médecin soit le «décideur» de la vie ou la mort de quelqu'un.
Son rôle doit se limiter à expliquer ce qui est en train de se passer, à établir un pronostic probable, à expliquer des options thérapeutiques possibles avec leurs bénéfices et leurs risques et ensuite de s'en remettre ensuite au «consentement éclairé» de son patient.
La loi Crouchner permet aussi à un malade de fournir des directives anticipées pour le cas où il ne serait plus en état d'exprimer sa volonté.
Un cadre légal existe donc pour décharger le médecin d'une grande partie des décisions portant sur l'avenir de son patient en respectant sa volonté et sa dignité.
Les facs de médecines devraient apprendre aux futurs médecins à traiter d'égal à égal avec les malades et à écouter ce qu'ils expriment mais le font-elles

T'es quand même génial quand tu t'y mets hein... c'est pas une question de "pour toi, pour moi" ou de savoir si tu serais heureux que je sois dans le vrai où non! c'est un FAIT!
le cancer est une maladie due au vieillissement des cellules BASTA! ya des centres qui ont été formés pour étudier les mécanismes indissociables du cancer et du vieillissement.
Alors comme je sais que tu as tout vu et tout connu, les jeunes atteint de cancers (soit dit en passant au lycée j'ai connu un type qui a fait une chimio, pour quelle raison je l'ignore, il n'en a pas parlé et on a respecté ça, mais je doute que ça soit pour une grippe, donc oui ça arrive jeune c'est pas moi qui te dirais le contraire) n’empêche que c'est un fait, j'ai jamais dit que ça ne touchait pas les jeune (relis), j'ai dit que c'est une maladie qui a une probabilité d’occurrence augmentant avec l'âge parce que le corps possède des mécanismes permettant de l’empêcher et que ces mécanismes sont normalement et activement dégradés avec l'âge.
aucun mécanisme biologique n'est fiable à 100%. si à 10 ans il est fiable à 99,90%, alors tu as quand même 0.10% de risque qu'il ne fonctionne pas. sur la population mondiale bien sûr qu'il va y en avoir, et surtout dans les hôpitaux (parait qu'il y a une forte densité de malade là bas... on se l'explique toujours pas) sans parler des mutations génétiques qui peuvent, dès la naissance voir même la conception déclencher des cancer.
maintenant ce système est fait pour se dégrader et laisser la probabilité augmenter exponentiellement avec l'âge. quand même pas par hasard que la moyenne d'âge d’occurrence est de 67 ans environ, pour une espérance de vie de 80 ans... j'te laisse faire le schéma des ratio dans ta tête hein.
je rappelle vaguement que la durée de vie d'une cellule peut aller jusqu'à quelques heures pour les plus éphémères et qu'on a environ un milliard de cellules qui se renouvellent par jour, ça laisse pas mal de possibilités d'avoir une division qui foire, entraine une mutation et que ça finisse en cancer.
cette probabilité augmente activement (mécanisme biologique volontaire etc...) avec l'âge mais est déjà présente à la naissance.
La loi
Kouchner est extrèmement récente pour commencer, donc il faut un certain temps pour quelle se mette en place, et ne comporte pas que du bon. le fait qu'elle permette le consentement éclairé est une bonne chose: quand la personne est en état de le donner et SURTOUT de recevoir l'info.
dis moi... t'as été remplir un papier pour dire ce que tu ferais en cas de septicémie foudroyante? non parce que le jour où ça arrivera si ça arrive, t'auras pas le temps de le remplir le papier. et si c'est un coma? et si c'est autre chose? tu vas lister tous les cas? les connais tu seulement?
alors dans ton monde idéal: le patient est en état de recevoir l'explication, état aussi bien physique, que psychologique (rappel des étapes d'acceptation de la mort hein, ça commence par la négation puis la colère.. va causer à quelqu'un dans ces conditions), et surtout il faut qu'elle le comprenne.
C'est tout un art d'expliquer à quelqu'un ce qu'est une maladie quand elle n'a pas de connaissance médicale et qu'il faut expliquer le mécanisme. c'est encore pire quand cette personne croit savoir ce qu'est une maladie, parce qu'elle a lu sur internet, ou vu des cas. non je ne vise personne.
les facs de médecine enseignent quelque chose de nettement plus logique et intelligent que de traiter "d'égal à égal", elles enseignent au médecin de chercher à se mettre au niveau du patient dans le domaine médical, en précisant que c'est une des principales difficulté du métier de médecin, et que parfois il faut prendre une décision car en tant que médecin on connait son boulot, on est sûr de l'impact que va avoir la décision du patient alors que celle du médecin est meilleure sur tous les plans. et dans ce cas il faut savoir la faire accepter au patient.
C'était en gros la raison de la doctrine paternaliste (le médecin c'est Dieu le père, le patient est un misérable mortel qui ne sait pas ce qui est bon pour lui) aujourd'hui les mentalités changent, en bien, mais si avant le médecin jouait à dieu le père, c'était pas juste par plaisir de domination. il y avait une véritable raison derrière: lorsqu'un patient arrive en soin pour une maladie grave, il est rarement en état de réfléchir posément comme il l'aurait fait à tête reposée. c'est donc au médecin de l'empécher de prendre une décision qu'il regretterait plus tard.
donc ta jolie théorie... pour reprendre ta citation favorite: bienvenue dans la réalité de la vraie vie!
et nom d'un chien, je sais qu'on est rarement (jamais en fait) d'accord, mais ya quand même des domaines dans lesquels je sais ce que je dis! j'ai pas fait que quelques années de médecine hein, j'ai aussi mon diplome en biomédical, et l'étude des mécanismes biologiques du cancer, j'y suis passé!
le médecin classique pose le diagnostique, adapte le traitement etc... le mécanisme profond, c'est pas lui qui le connait (il en connaît plus que la moyenne bien sûr), mais le mécanisme biochimique c'est le médecin-chercheur qui a suivi une formation parallèle en biomédical et les chercheurs en biochimie qui les connaissent. tu sais ceux qui passent par des études de biomédical aussi...
enfin bref... encore une fois je me demande pourquoi chercher à argumenter, tu as tout vu, tout connu, tu dois mieux savoir ce qu'on enseigne en fac de médecine qu'un ancien étudiant de médecine aussi je suppose?
bref...
allez... sache que dès la première année de médecine, celle où 80% des étudiants ne seront pas médecin, il y a 4 à 8h de cours de SHS par semaine (Sciences Humaines et Sociales) où on enseigne entre autre la déontologie, le rapport à la mort, la façon de discuter avec un patient, etc...
si on commence à l'enseigner alors même que les cours de "médecine" n'ont pas encore réellement commencé, la première année servant à l'écrémage, à ton avis, ça répond à ta question?
kawasutra a écrit :
Les facs de médecines devraient apprendre aux futurs médecins à traiter d'égal à égal avec les malades et à écouter ce qu'ils expriment mais le font-elles
