Bon, je mets de coté mon mes réticences déjà évoquées et j'analyse le truc:
On est quand même sur une appli que base sa légitimité sur les GROS cartons; comprendre je reste étalé par terre dans un état qui ne permet pas de décrocher sois-même son portable pour appeler les secours et prévenir ses proches.
Dans le cas contraire, pas dur de faire sois-même le job et de rassurer ses proches.
D'ailleurs, deux cas sont alors à envisager:
- blessé avec besoin d'assistance -- 112--
- blessé sans gravité et besoin de se rentrer à la maison --06..58.14....
Pour moi, j'appelle un proche que quand je peux le rassurer sur ma situation et en aucun cas pour dire:
"je résine sur le bord de la route, je vais mourir"
Très peu pour moi et bonjour le stress au bout du fil...
Sinon, je me trouve dans la zone d'utilité de ce produit qui correspond à la situation qui me voit en vrac et sans capacité perso de me manifester.
Dans un tel cas de figure, l'important au 1° chef est d’être rejoint par les secours dans les plus brefs délais.
Mais le fondement même de la justification de cette appli est l'accident en campagne ou deux accidents mortels sur trois ont lieu.
Logique dans le sens ou, même à notre époque en perte de civilisation, les gens réagissent quand ils sont confrontés à un accident et sont à même de signaler, voire de secourir.
Si cela n'arrive pas, c'est que l'on se trouve loin de tout à 4h du mat ou dans le monde civilisé mais en ayant disparu dans un champ ou au fond d'un ravin.
Et bien, dans ce cas et avec ou sans appli, on est déjà plutôt mal barré.
C'est l'urgence vitale qui provoque ces deux accidents mortels sur trois en campagne.
Cela veut dire que l'on s'est tué sur le coup ou que l'on se trouve dans un état qui impose un déchoquage qui aura d'autant moins la possibilité d’être efficace que les minutes s'écoulent.
Une fois ces paramètres intégrés, on réalise que l'on est en présence d'un gros pansement psy autant que d'une solution faible en terme d'efficacité réelle.
Projetons nous dans une époque qui verra sans doute la généralisation de ces dispositifs.
J'imagine bien les gens qui s'impliquent quand il sont témoins d'un accident se dire que les secours vont arriver sans qu'il ait besoin de lever le petit doigt.
Après tout, ne vit-on pas une époque dangereuse qui fait qu'un automobiliste qui ouvrirait sa porte ailleurs que dans son garage, devant son boulot ou dans un parking éclairé pourrait être qualifié d'insensé
Voilà, la boucle est bouclée et un service faible et redondant par rapport aux applis typées réseaux sociaux est même devenu contre-productif et déshumanisant.
De plus son existence même transporte en elle même la stigmatisation de la moto en tant que mode à risques.
Continuons dans ce sens et, un beau matin, on va se prendre un vilain retour de manivelle, du genre plus le droit d'emmener un mineur sur sa moto ou sa femme, dans la perspective de voir des familles décimées...
On peut transposer la problématique en posant la question du portable pour nos enfants qui vont à l'école.
On leur refile un portable pour être rassuré à leur sujet en se disant que s'il arrive quelque chose, ce lien existe.
Mais la RÉALITÉ est que, si le bus se fait découper par une ridelle de camion ou si un barbu dégaine une kalach dans la cour, le portable constituera un élément faible pour ceux que l'on veut préserver.
Donc, le portable, c'est bien pour les récupérer quand ils loupent le bus mais, pour le reste, on est prévenu en cas de besoin par l'infirmerie, l’hôpital, le preneur d'otages, bfm,...
Bon, mes gosses ont leur portable mais je sais pertinemment qu'ils conservent malgré tout la capacité de calancher avant moi, chose que je souhaite nullement.
Quand je pense que, en plus, je les trimbale derrière moi en moto, quel père indigne et imprudent je fais...
